La Maison sous les arbres : un accompagnement dans la souffrance

le mercredi 4 septembre 2024

La Maison sous les arbres, centre de crise et de prévention du suicide situé à Châteauguay, apporte son soutien aux personnes endeuillées qui ont perdu un proche par suicide. Un deuil qui compte ses spécificités, mais qui peut être apaisé.

La ligne d’intervention de crise 24/7 est la porte d’entrée de toute personne contactant l’organisme du boul. D’Anjou. 

Le premier service qui peut être offert aux personnes endeuillées est la postvention, soit l’ensemble des interventions qui se déploient à la suite d’un suicide dans le milieu où évoluait la personne. La démarche contribue notamment à diminuer la souffrance et les risques d’effet d’entrainement, et à favoriser un retour au fonctionnement normal. 

La postvention se soucie de tous les individus du milieu, tant les personnes directement touchées, les personnes vulnérables et la population du milieu.

«Mais ce n’est pas tout le monde qui veut ça, la postvention, indique Véronique Normand, coordonnatrice clinique. Et il est possible d’avoir tout de même accès aux autres services.»

Un suivi individuel gratuit peut être donné aux personnes endeuillées, par l’un des membres d’intervenants psychosociaux de la Maison. 

La durée de ce suivi variera d’une personne à l’autre, d’autant plus que le deuil n’est pas un processus linéaire. Chaque individu vivra cette épreuve différemment, mais ce deuil compte tout de même certaines spécificités et points communs. 

«C’est excessivement souffrant», cible entre autres Mme Normand.

La culpabilité est aussi une particularité du deuil par suicide. «Les personnes vont vouloir comprendre le avant, en mettant ensemble toutes les informations qu’elles ont maintenant», exprime Véronique Normand. Mais la réalité est plus complexe.

Le suivi les aidera à travers le deuil à apaiser leur souffrance et à amener un sentiment de sécurité. 

Ensemble

«Et puis, naturellement, les gens ressentent souvent le besoin, ensuite, d’aller vers des groupes de soutien», remarque la coordonnatrice clinique.

«Il se crée un support rapidement dans le groupe, poursuit-elle. Les gens n’ont pas à être au même endroit dans leur deuil, et malgré ça, il y a une entraide.»

Leur participation à un tel groupe répond à un besoin de se retrouver avec d’autres qui ont vécu une expérience similaire. «Plusieurs ont essayé des groupe de deuil, sans cette spécificité, mais ça ne répond pas totalement à leurs besoins», soulève Véronique Normand. 

Deux groupes sont formés chaque année – à l’automne et à l’hiver – et les rencontres de chacun d’eux s’échelonnent sur huit semaines. 

La Maison sous les arbres couvre le territoire de Jardins-Roussillon et le centre de crise est en mesure de répondre à la demande. Les activités de groupe ont été interrompues seulement durant la pandémie.

Agrandissement

La Maison sous les arbres a complété ses travaux d’agrandissement tout juste avant la saison estivale. Elle peut désormais accueillir davantage de personnes à son service d’hébergement de crise court terme.

Trois «lits de crise» et six lits «mi-chemin» – utilisés pour éviter une hospitalisation, ou à la suite d’une hospitalisation – sont disponibles. L’une des chambres est accessible pour personne à mobilité réduite. 

L’une des nouvelles chambres. (Photo: Le Soleil – Archives)

Les chambres blanches et lumineuses offrent un environnement calme et apaisant, dans le cadre chaleureux de la vieille demeure. Un salon et un espace de rencontre y sont aussi aménagés.

Le service de ligne de crise est assuré par deux intervenantes le jour, et une la nuit.