La méthode de travail en cause dans l’accident de travail mortel à Sainte-Catherine

le mercredi 22 juin 2016

La méthode de travail utilisée par les manutentionnaires de l’entreprise Interpipe à Sainte-Catherine est à l’origine de l’accident qui a coûté la vie à l’un d’entre eux, le 2 mars.

C’est le constat effectué par les enquêteurs de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) qui ont présenté les conclusions de leur rapport aujourd’hui.

René Taylor, un travailleur de 69 ans, est décédé après avoir chuté tête première sur le sol glacé du haut d’un chargement à 3,56 mètres du sol. L’homme s’affairait à placer des tuyaux d’acier sur une semi-remorque lorsqu’il a perdu pied. Il était alors debout sur le 5e niveau de chargement des tuyaux.

«La méthode de travail nécessitant la présence d’un travailleur sur le chargement de tuyaux d’acier empilés exposait ce travailleur à un danger de chute», écrit la CNESST dans son rapport d’enquête.

La CNESST cite l’article 346 du Règlement sur la Santé et la Sécurité du travail qui stipule «l’obligation de porter un harnais de sécurité pour tout travailleur exposé à une chute de hauteur de plus de 3 mètres de sa position de travail».

M. Taylor ne portait pas de harnais de sécurité relié à un ancrage au moment de l’accident.

Le rapport soulève d’autres dangers sur le site.

«Le travailleur se trouvant sur le chargement est également exposé à des dangers de coincement entre les tuyaux. Le risque de trébucher est présent compte tenu des déplacements sur des surfaces arrondies et parfois glacées ou enneigées des tuyaux», affirment les enquêteurs.

Infraction et nouvelles mesures

À la suite de l’accident, la CNESST a émis l’interdiction de déplacer, d’utiliser, de charger ou de décharger la semi-remorque avec un travailleur se trouvant sur le chargement. Elle a également exigé à l’employeur de mettre en place des mesures de travail différentes. Interpipe a aussi reçu un constat d’infraction, dont le montant peut varier de 16 317$ à 65 269$, selon la CNESST.

La commission s’engage à transmettre les conclusions de ce rapport aux associations d’employeurs, aux entreprises de transport ainsi qu’à l’association sectorielle paritaire transport et entreposage.

Au moment de publier, Interpipe n’avait pas retourné notre appel.