La pandémie la pousse à la retraite après 30 ans chez Como

le mardi 15 juin 2021

Cécile Frégeau Ménard ne pensait pas prendre sa retraite à l’âge de 67 ans, mais une longue pause forcée en raison de la pandémie l’a poussée vers cette avenue. Elle a ainsi quitté son emploi comme serveuse de nuit chez Como Pizzeria à La Prairie après 31 ans, non sans tristesse, confie-t-elle. 

«Quand on m’a rappelée pour un retour, j’avais beaucoup pensé et j’ai pris cette décision, explique-t-elle. J’ai quand même pleuré toute la journée.»

Au restaurant, Mme Frégeau Ménard raconte avoir tissé des liens familiaux. D’autant plus que son mari, âgé de 78 ans, y est toujours livreur. 

«Parfois, je passais plus de temps là qu’à la maison. J’ai travaillé avec les trois générations de propriétaires, ils ont tous été incroyables avec moi», se souvient-elle. 

La générosité des patrons à son égard, la clientèle fidèle qu’elle adorait ainsi que ses collègues l’ont marquée.
La nuit, lorsque les bars fermaient, elle voyait souvent les mêmes clients. Dans un éclat de rire, elle ne cache pas qu’elle en a vu de toutes les couleurs à ces moments.  

Inspiration 

Le fils de la femme maintenant retraitée, Jean-François Ménard, a contacté le Journal pour souligner le parcours de sa mère et partager ce que cela représente à ses yeux. Lui-même a travaillé à ses côtés durant quelques années. Cela l’a sauvé, affirme-t-il. 

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Mme Frégeau Ménard entourée de son mari et son fils. Photo gracieuseté.

«Dès l’âge de 10 ans, la famille Porco m’a donné ma chance en m’apprenant à rouler la pâte au sous-sol avec le vrai M. Como, Francesco. Ils ont vu la dérape que j’ai vécue», confie-t-il.  

Celui-ci admet avoir eu des problèmes de consommation, perdant tout au passage, dont sa maison. 
À 25 ans, il est ainsi retourné vivre chez sa mère. Elle a été pour lui un exemple de persévérance et de fidélité familiale. Chose sur laquelle il pouvait toujours compter au restaurant.  

«Tous les gens de La Prairie connaissent et aiment Cécile. C’est une femme merveilleuse», ajoute-t-il. 

Mme Frégeau Ménard n’a qu’un seul regret, soit celui de ne pas avoir pu dire au revoir et merci à ses clients. 

«Ç’a été extraordinaire de les côtoyer chaque nuit. J’aurais fait un autre 30 ans! Il n’y a pas une place où je vais et où on ne me reconnaît pas. Je remercie la clientèle pour toute la joie qu’elle m’a apportée», termine-t-elle en ajoutant qu’elle restera elle-même une fidèle consommatrice de la célèbre pizza Como.