La pandémie n’a pas terni sa passion pour l’enseignement

le mardi 31 août 2021

Si certains enseignants sont à bout de souffle en cette deuxième rentrée scolaire sous le signe de la pandémie, ce n’est pas le cas de Janie Boyer. Après avoir vécu plusieurs fermetures de classe en raison d’éclosions de COVID-19, elle reste positive et tire une grande leçon des enfants, soit celle de la résilience. 

Mme Boyer entame la nouvelle année de façon positive, entre autres parce que les mesures sanitaires n’incluent pas les bulles pour le moment, mais admet tristement que «des soldats sont tombés au combat». Elle affirme espérer que ceux-ci seront de retour quand la situation sera revenue à la normale. 

Somme toute, l’enseignante de troisième année du primaire dans une école de Châteauguay se réjouit de pouvoir être avec ses élèves. Elle se souvient, l’année dernière, à quel point elle était heureuse de les retrouver après plusieurs mois sans école. Même si les mesures sanitaires demandaient davantage d’efforts pour tout le personnel scolaire. 

«Il y avait une grosse fébrilité à ce moment-là. Nous craignions d’être rouillés et on ne savait pas comment les enfants allaient être non plus. On pensait à comment intégrer, par exemple, le lavage des mains à la routine déjà serrée», raconte la Sainte-Catherinoise qui en est à sa cinquième rentrée scolaire. 

Mme Boyer se dit impressionnée par les enfants de 7 et 8 ans qui se sont retrouvés devant elle. 

«Ce qui a été le plus difficile, ce sont les zones délimitées à respecter dans la cour d’école. Ils ne pouvaient pas jouer avec les amis des autres classes ou partager le matériel. Jamais je n’ai eu de plaintes. Ils comprenaient», témoigne la jeune femme de 27 ans. 

Ensuite, le port du masque est arrivé. Une mesure que, de son propre aveu, l’enseignante redoutait. Elle a vu des enfants «avoir un peu mal derrière les oreilles», mais qui, encore une fois, respectaient les consignes, notamment parce qu’ils avaient l’exemple des adultes, que ce soit les parents ou le personnel à l’école, croit Mme Boyer. 

«Moi, je trouvais ça éprouvant le couvre-visage toute la journée et de parler avec, surtout. Ça devient humide et ce n’est pas très agréable. La journée où mes élèves se sont mis à le porter, je me suis dit que s’ils pouvaient le faire, je le pouvais aussi, sans me plaindre», confie-t-elle.   

«Je suis prête à appliquer n’importe quelles mesures pour avoir des enfants dans ma classe. On l’a fait une fois, on peut le refaire encore.» 
-Janie Boyer, enseignante

Liens tissés 

Durant l’année 2020-2021, Mme Boyer a fait face à trois fermetures de classe en raison d’éclosions. 

«Il y en a qui en ont vécues beaucoup plus, dit-elle toutefois. Tout était dans la collaboration des parents et des collègues, puisque nous nous retrouvions isolés rapidement. Cela nous a permis de développer des liens très forts.»

L’enseignante a d’ailleurs constaté que des parents se sont impliqués et investis comme jamais. Elle en a observés plusieurs aux côtés de leur enfant à l’ordinateur, lors de leçons virtuelles. 

«Ce qui est beau, c’est aussi que beaucoup se sont rendu compte de tout ce que nous faisons dans notre métier et de comment nous gérons une classe. Je l’ai vraiment ressenti, cette reconnaissance. C’est beaucoup et ce n’est pas facile de s’occuper de jusqu’à 28 élèves quotidiennement», partage-t-elle. 

L’utilisation de la technologie forcée par la pandémie, notamment pour les classes virtuelles, la remise des devoirs, l’envoi de la matière ou de notes aux parents, notamment, s’est avérée être un tournant bénéfique pour plusieurs. Mme Boyer continue de l’utiliser et compte appliquer ces nouvelles méthodes qui l’aident dans son travail. Elle admet que son âge lui a permis de s’adapter facilement, mais que tous ont su bien le faire, même si c’était parfois avec un petit coup de main.

«Les enseignants savent relever des défis»

La présidente de l’Association des professeurs de Lignery (CSQ) qui représente les enseignants du Centre de service scolaire des Grandes-Seigneuries, Martine Provost, exprime quant à elle que selon ses observations, «ce n’est pas la pandémie qui fait fuir les enseignants. Ce sont les difficultés de la profession en soi». 

Depuis que la COVID-19 a chamboulé le quotidien de ceux-ci, elle les a vus être créatifs et persévérants, sans être surprise. 

Quant aux mesures annoncées le 24 août par le gouvernement, dont le port du masque dans les espaces communs, «selon les représentants, les enseignants étaient contents d’avoir une ligne directrice et des consignes claires pour la rentrée, même si c’est arrivé un peu tard. Ils ont du pain sur la planche avant l’arrivée des élèves en classe, mais ils sont bons pour se relever les manches en toutes circonstances», dit celle qui représente quelque membres. Elle ajoute qu’ils sont également prêts à d’éventuels changements, en fonction de l’évolution de la situation épidémiologique.