Les usagers du transport en commun par autobus se butent à des retards ou des annulations. La pénurie de chauffeurs en est la principale cause, alors que l’opérateur exo multiplie les mesures pour tenter d’offrir le service le plus fiable possible.
Nancy Dalphond utilise le transport collectif pour se rendre au travail depuis 15 ans.
«Jamais je n’ai vu autant d’annulations», confie-t-elle à propos des semaines du 31 octobre et du 7 novembre.
Ce semaines-là, les départs de 15h10 et de 15h55 des lignes express 130 et 100, qui relient Montréal à Delson, ont été systématiquement retirés de l’horaire. Elle le constatait une fois à l’arrêt, déplore-t-elle.
«Avec le trafic, on nous recommande de prendre le transport en commun, mais les départs sont annulés, fait-elle remarquer. Avec le départ de 15h10 qui n’est pas respecté, il y a tellement de gens à embarquer pour celui de 15h35 qu’on ne sait même pas si nous pourrons tous entrer, faute de place.»
Après des appels répétés à exo pour se plaindre, le service a repris, mais vendredi dernier, le 18 novembre, l’autobus de 15h10 n’a pas passé.
«Pourquoi couper dans les départs d’heure de pointe?, se questionne-t-elle, tout en soutenant que les trajets sillonnant les autres villes sont plus efficaces. Est-ce que c’est causé par des conditions de travail inadéquat en comparaison avec les autres villes?»
Nouveau fournisseur
Exo confirme pour sa part que le fournisseur de service dans le secteur de Roussillon (Delson, Saint-Constant et Sainte-Catherine) est particulièrement affecté par la pénurie de chauffeurs. Depuis le 12 novembre, il a recours aux services d’un second fournisseur spécifiquement pour les trajets 100 et 130. Des améliorations ont été remarquées, fait savoir exo.
Le 11 novembre, l’opérateur annonçait que des mesures additionnelles allaient permettre aux usagers d’être desservis adéquatement.
«C’est l’objectif de la cellule d’action qu’exo a mise sur pied en septembre dernier. Cette cellule d’action réunit les acteurs clés de cet enjeu, soit des élus, des transporteurs et des partenaires institutionnels, en vue d’en arriver à un plan d’action concret et applicable», rappelle Jean-Maxime St-Hilaire, conseiller aux relations médias.
À cela s’ajoute un système d’alertes qui informe les clients des départs susceptibles d’être annulés le lendemain grâce à l’application Chrono, explique-t-il.
«Pour ce qui est de la campagne de recrutement, nos fournisseurs nous ont informés qu’ils avaient reçu plusieurs candidatures jusqu’à maintenant et les commentaires de nos clients ont été très positifs», affirme M. St-Hilaire.
Impact du tunnel
Exo n’est pas en mesure à ce stade-ci d’observer un impact de la fermeture du tunnel Louis-Hyppolyte-La Fontaine sur l’achalandage de ses circuits d’autobus ici et de sa ligne de train de banlieue Candiac. Dans tous les cas, «exo est prêt à transporter de nouveaux usagers qui feraient le choix de se déplacer, en autobus au lieu d’en auto solo notamment vers Montréal, pour déjouer la congestion routière», assure-t-il, malgré ses problèmes.
