VIDÉOS – «La population peut avoir des services à la hauteur de ce qu’elle mérite»

le vendredi 22 octobre 2021

Philippe Gribeauval est animé par un défi intellectuel. Fort de 40 années en gestion, le nouveau PDG du Centre intégré de santé et services sociaux de la Montérégie-Ouest souhaite apporter sa contribution au système de la santé.  

 

 

«C’est un défi intellectuel évident, a-t-il indiqué vendredi après-midi devant bons nombres des directeurs de son organisation. J’espère pouvoir apporter ma contribution pour améliorer notre système de santé. La population peut avoir des services à la hauteur de ce qu’elle mérite. »

Le nouveau PDG succède à Lise Verreault qui a occupé le siège quatre mois de façon intérimaire après le renvoi d’Yves Masse. Philippe Gribeauval dispose d’une expérience vaste dans le réseau public ou privé. Récemment comme directeur général au Collège Gérald-Godin. Son coffre à outils compte aussi un passage en santé, à l’Hôpital Sainte-Justine, en tant que directeur adjoint à la direction des ressources humaines.

Il a en poche un mandat de quatre ans au CISSSMO. «Des choses doivent s’y réaliser, a-t-il souligné.  On doit s’aider et se faire confiance. Au bout de quatre ans, je veux des soins et des services pour tout le monde et aux bons endroits. »

Sur le terrain

Le nouveau PDG du CISSSMO s’est présenté comme quelqu’un de : «pas patient, mais tolérant».

«Je pense beaucoup en dehors de la boîte, a-t-il expliqué. Je suis un gars optimiste, mais pas naïf. Je ne vis pas dans un monde de licornes. »

 

 

Il juge que la force créative des gens en place permettra à l’organisation de passer à travers plusieurs épreuves. 
Une grosse se présente déjà devant lui. La pénurie de personnel exacerbée par la pandémie. Les sit-in sont monnaie courante aux urgences des hôpitaux de son organisation.

Déjà, il travaille dans les différentes installations sous sa gouverne. «C’est important de me retrouver dans ces espaces-là, lance-t-il. Je suis accueilli admirablement. Les employés sont d’une franchise, il n’y a pas de faux-fuyants. Dans toutes les installations, il y a une pression. Je vous mentirais si je vous disais que tout est beau dans nos installations 24/7. Mais tous sont enlignés pour trouver des solutions. »

Il porte aussi la volonté du ministère de la Santé de mettre un terme au temps supplémentaire obligatoire. En ce moment, le CISSSMO se concentre sur l’organisation des horaires en collaboration avec les différents syndicats.

Les efforts de recrutement rapportent. La campagne supportée par des primes pouvant aller de 12 000 $ à 18 000 $ touche la cible. Déjà, l’organisation a établi 500 contacts. Au total, 129 personnes se sont montrées intéressées, 82 ont entrepris des négociations, 16 sur 20 ont accepté l’offre déposée, trois retraités sont revenus en emploi et 26 autres ont accepté un rehaussement pour du temps complet. 

La rétention est toutefois le défi. L’an dernier, l’effort de recrutement infirmier avait permis 200 embauches; plusieurs ont cependant quitté si bien que «le gain n’a pas été fort» a précisé M. Gribeauval.

Quelque chose de «vraiment cool» s’en viendrait aussi avec le Cégep de Valleyfield pour attirer davantage d’étudiants dans les domaines de soins.

 

 

Décentralisation souhaitée

Le CISSSMO est un imposant navire de 11 000 employés doté d’un budget de 1 milliard $. Animé par un sentiment d’urgence, M. Gribeauval aimerait ramener de l’humanité dans le réseau. «Il faut décentraliser et agir localement, insiste-t-il. Les bottines doivent suivre les babines. »

 

 

Le nouveau PDG a appliqué ce type de gestion dans le passé. Selon lui, elle donne une valeur ajoutée et permet d’être sensible à ce qui se passe sur le terrain. Mais la décentralisation vient avec la responsabilisation et l’imputabilité. Lui-même comme PDG à des comptes à rendre et il l’assume totalement. 

«Il y a les dimensions clinique, médicale et administrative; ça doit se parler, a expliqué Philippe Gribeauval. En faisant ça, on va traverser beaucoup de difficultés et relever beaucoup de défis. »