La retraite d’un fervent de la cause environnementale

le vendredi 20 janvier 2023

Le directeur général d’Héritage Saint-Bernard, à Châteauguay, a quitté l’organisme pour sa retraite le 10 janvier. Pourtant, en entrevue Luc L’Écuyer parle de l’organisme au «on», comme s’il y était toujours, plutôt qu’à la 3e personne du pluriel. Voici le portrait d’un homme qui a consacré sa vie à convaincre les autres des bienfaits des petits gestes sur l’environnement.

«Ça va prendre un peu de temps avant de dire «ils», mais ça se fait tranquillement», lance-t-il en référence à son lien avec l’équipe d’Héritage Saint-Bernard, vouée à la protection de l’île Saint-Bernard.

Et pour cause… Luc L’Écuyer a été des débuts de l’aventure. Membre fondateur de l’organisme, il a agi comme coordonnateur bénévole de 1987 à 1997.

«Pour protéger le lieu riche en biodiversité, il fallait créer un organisme. On m’a demandé d’aider», relate-t-il.

M. L’Écuyer explique avoir été témoin de la naissance d’Héritage Saint-Bernard aux côtés de l’avocat, et futur politicien, Jean-Marc Fournier. À cette époque, Héritage Saint-Bernard misait uniquement sur un groupe de bénévoles.

«La première assemblée générale annuelle, en 1987, j’ai tapé le procès-verbal à la machine à écrire», se souvient Luc L’Écuyer.

Le coordonnateur et des bénévoles ont travaillé de longues années à la protection du site. Les efforts ont été récompensés en 1993 avec la désignation des lieux, propriété des Sœurs Grises de Montréal, du nom de refuge faunique Marguerite-D’Youville, en l’honneur de la fondatrice de la congrégation religieuse.

De coordonnateur à directeur général

En 1998, une équipe permanente s’est installée lentement. M. L’Écuyer a occupé le poste de directeur général d’Héritage Saint-Bernard jusqu’à son départ, en janvier.

«Je me suis entouré de bons collaborateurs au départ, des gens qui sont chez Héritage Saint-Bernard depuis 20 ans. On a tous la même vision, la passion et la persévérance», indique-t-il.

Luc L’Écuyer et son équipe ont œuvré à la réalisation de grands projets. C’est le cas de l’obtention de la gestion du Centre écologique Fernand-Seguin à Châteauguay, à la fin des années 1990. Puis ont suivi la création du Pavillon de l’île, en 2006, un grand move pour Luc L’Écuyer, et l’acquisition, par la Ville de Châteauguay, du tertre sur l’île Saint-Bernard. C’était en 2011. L’organisation d’une tournée du milieu naturel pour les maires et politiciens, à bord d’un autobus à la fin des années 1990, a donné l’envol au projet du Pavillon de l’île.

«Je parlais et je les faisais rêver, dit M. L’Écuyer. La vision de protection des milieux naturels, les gens ont embarqué.» 

Québec a reconnu, en juin, les engagements des 35 dernières années de l’homme en lui décernant la médaille de l’Assemblée générale.

Militant écologiste

Militant écologiste de longue date, Luc L’Écuyer a planté des arbres pour contrer l’érosion de la rivière Châteauguay. Coordonnateur à la Ville de Châteauguay, il a créé en 1985 un parc écologique. La même année, il a donné vie à un groupe se portant à la défense de l’environnement.

Les changements climatiques interpellent Luc L’Écuyer. Pour les Villes, la façon de préserver l’environnement selon lui passe par la protection des milieux naturels et la plantation d’arbres sur des terrains vacants. Même à la retraite, M.

L’Écuyer s’engagera auprès d’Héritage Saint-Bernard, si besoin il y a. Le retraité de 66 ans souhaite avant tout profiter du temps auprès de sa famille ainsi que poursuivre le hockey, la pétanque, le golf et le jardinage.