La sexualité féminine n’a plus de tabous avec Caresses Magiques

le mercredi 10 février 2016

Ce qui était une idée de filles préoccupées par la représentation de la sexualité féminine est devenu un recueil de témoignages sold-out en quelques semaines. Sophie Bédard, illustratrice originaire de La Prairie, est une des trois femmes qui a fondé «Caresses magique», un site Internet et un livre dans lesquels les plaisirs féminins n’ont pas de tabous.

1. D’où vous est venue l’idée de lancer le site Internet «Caresses magiques»?

«Les deux autres fondatrices, Sarah Gagnon-Piché et Sara Hébert, animaient une émission de radio sur les ondes de CISM, Les Préliminettes. Elles parlaient de la sexualité d’une façon parodique et ludique. Elles recevaient des questions et on comprenait que nous n’étions pas les seules à se poser ces questions. Comme j’étais déjà une auditrice de l’émission et que je faisais partie de leur cercle d’amis, nous nous sommes dit que ce serait le fun de recueillir des témoignages. Ça fait du bien de parler de nos histoires parce qu’on se rend compte que notre entourage a aussi vécu des histoires semblables sur la sexualité.»

2. Avez-vous l’impression de répondre à un besoin pour les femmes qui voulaient s’exprimer?

«Il existait déjà plusieurs plateformes de ce genre dans notre communauté. Ce n’est pas une démarche nouvelle, mais ça fait du bien d’en parler. Le besoin, c’est de partager son parcours et de se réapproprier sa sexualité.»

3. Les aveux publiés sur le site web sont très variés. Êtes-vous surprises par certains témoignages?

«Oui, certains d’entre eux nous ont surpris, d’autres nous ont fait rire. Il y a des histoires qui sont drôles, d’autres qui sont plus graves. Toutes les personnes ont leur vécu et leur conception. L’important est d’avoir des témoignages personnels, parce que chacun a sa propre vision de la sexualité.»

4. La sexualité féminine est-elle encore un tabou?

«Les gens ont plus de facilité aujourd’hui à parler de certains aspects comme la masturbation féminine. La masturbation masculine a souvent été évoquée dans les films, mais pas celle des femmes. Ce dont nous avons besoin, c’est surtout d’une représentation positive de la sexualité féminine.»

5. Est-ce qu’un 2e recueil de témoignages verra le jour?

«Oui, nous avons déjà lancé un appel sur notre site web pour de nouveaux témoignages. Nous avons beaucoup d’histoires de femmes entre 20 et 30 ans, alors nous aimerions rejoindre peut-être des femmes de 50 ans et plus, par exemple. Le thème du premier recueil était le parcours érotique. Le thème du deuxième sera les fantasmes.»