La solution à la crise dans les urgences passe par l’implantation d’une nouvelle culture

le mardi 1 novembre 2022

La situation dans les urgences du Grand Montréal, qui comprend la Montérégie, nécessitait des actions à très court terme. Le ministre de la Santé a décrit trois mesures immédiates, qui ne sont pas totalement inconnues, et qui seront mises en application. 
«Des choses ont déjà été suggérées, mais n’ont jamais été implantées, a expliqué Christian Dubé. On se rend compte qu’on connaît les solutions. Le défi est de les implanter à l’ensemble du réseau.»
La cellule de crise se concentre en ce moment pour le Grand Montréal. Vingt membres, lesquels sont urgentologues, infirmières, médecins, représentants du ministère de la Santé ou PDG de CISSS la compose. Parmi les membres, on note Richard Deschamps, PDG du CISSS de la Montérégie-Centre. 
Ce groupe aura à se pencher sur l’expérience patient. Un effort qui devra se concentrer sur une meilleure coordination des services avant une visite à l’urgence. Par la suite, il y aura une réflexion à avoir sur une éventuelle hospitalisation puis les soins à prodiguer une fois que les patients n’auront plus besoin des plateaux techniques. «L’objectif est d’être efficace en coordonnant mieux les efforts pour agir rapidement», a lancé M. Dubé.
Le ministre de la Santé a visité quelques établissements depuis l’annonce de la création de la cellule de crise. Notamment l’Hôpital Anna-Laberge en compagnie du PDG du CISSSMO, Philippe Gribeauval. M. Dubé était sur place pour discuter avec le personnel et écouter les suggestions du personnel sur le terrain.
En ce moment, les urgences composent avec un fort volume de visite aux urgences. La sévérité des cas est élevée. Une situation aggravée par un manque de main-d’œuvre.

{{HTML|IMG|MEDIA|8473|454px|680px}}

Le taux d’occupation se situait à 172 % à l’urgence de l’Hôpital Anna-Laberge. (Photo Le Reflet : Archives)

Trois solutionsr
Trois solutions sont immédiatement mise en application. À partir de la ligne téléphonique Info-Santé 811, on met sur pied «Un appel/un service». Une personne sur deux qui se rend à l’urgence aurait pu obtenir des soins ailleurs. On veut ainsi dévier ces gens des urgences. De concert avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, les patients qui nécessitent une consultation pourront obtenir un rendez-vous en groupe de médecine familiale ou en clinique pédiatrique. Plus de plages de rendez-vous seront disponibles.
Des cliniques avec des infirmières praticiennes spécialisées verront le jour. «On aurait dû le faire il y a longtemps, a soutenu le ministre de la Santé. On va arrêter la bureaucratie et la résistance.»
L’autre solution à court terme concerne le niveau de soin alternatifs. Le gouvernement va dégager des lits dans les hôpitaux. Des patients qui ne requièrent plus de soins en centre hospitalier seront déplacés en résidence ou à domicile pour poursuivre leur rétablissement. On va évaluer lorsque la situation est sécuritaire pour eux et lorsque leur condition va le permettre. Une solution qui avait été évoquée en 2017 à travers l’orientation de soins à domicile. M. Dubé a avancé que les lits ainsi libérés pourront permettre à des patients de l’urgence d’être dirigés vers les unités. 
«C’est une notion de fluidité hospitalière, a poursuivi M. Dubé. C’est une nouvelle approche, avec de nouveaux lits. On observe déjà des résultats.»
Une idée du Jewish Hospital, de poste de commandement, permettrait une meilleure coordination. Déjà à l’Hôpital du Suroît, cette mesure est appliquée.
Au moment où Christian Dubé présentait son plan d’action, la situation dans les urgences de la région était la suivante :
Hôpital du Suroît : 172 %
Hôpital Anna-Laberge : 172 %
Hôpital Pierre-Boucher : 106 %
Hôpital Charles-Lemoyne : 100 %
Hôpital Barrie-Memorial : 80 %