Article par Olivier Beaulieu
La campagne électorale provinciale est bel et bien amorcée. Les promesses fusent et les chefs de chaque parti multiplient les annonces et les conférences de presse. À ce propos, Québec Solidaire a récemment annoncé que s’il prenait le pouvoir au terme de la prochaine élection, il forcerait l’arrêt de la vente de voitures à combustion d’ici 2030.
Dans un texte publié par le journaliste de Radio-Canada Thomas Gerbet, on apprend que le parti de Manon Massé et de Gabriel Nadeau-Dubois considère que le virage électrique doit être accéléré et vite!
Pour y parvenir, ils comptent interdire la vente de voitures munies d’un moteur exclusivement à combustion dès 2030, obliger les concessions à ne vendre que des voitures électriques en 2040 et éliminer entièrement des routes les voitures mues exclusivement par un moteur à essence en 2050. On comprend que les voitures hybrides seraient permises, mais avec un tel plan de match, on peut se permettre de douter qu’elles côtoieront encore longtemps les voitures entièrement électriques. De plus, pour accélérer le virage électrique, Québec Solidaire promet d’augmenter le crédit de 8 000 $ déjà offert à l’achat d’un véhicule électrifié neuf et de taxer l’achat de véhicules équipés d’un moteur à combustion. Ces incitatifs et ces pénalités seraient cependant modulés en fonction des régions et de la qualité du système de transport en commun de la ville où réside l’automobiliste.
Par ailleurs, le parti prévoit arrêter la construction de nouvelles voies pavées sauf si elles permettent d’augmenter la sécurité des automobilistes ou de désenclaver les régions éloignées de la province.
Au cours des dernières années, plusieurs pays comme la Norvège, l’Inde et la Grande-Bretagne ont pris la décision d’encadrer ou d’interdire l’utilisation de voitures à combustion. Le manufacturier suédois Volvo en a d’ailleurs fait la pierre d’assise de son plan quinquennal en déclarant que tous les modèles Volvo neufs commercialisés à partir de 2019 seront disponibles sous la forme hybride, hybride rechargeable ou 100% électrique.
Actuellement, une telle mesure serait difficile à appliquer, notamment pour les familles qui seraient pénalisées pour l’utilisation d’une fourgonnette ou d’un VUS de grande taille. Certains utilitaires comme le Mitsubishi Outlander PHEV sont vendus en déclinaison hybride rechargeable, mais ils ne sont pas du tout accessibles pour la classe moyenne avec un prix de détail au-dessus de la barre des 40 000 $. Croyez-vous cette promesse réaliste en seulement 12 ans?