La voiture autonome ne roulera pas d’ici demain

le mardi 26 décembre 2023

Bien du temps s’écoulera avant qu’un véhicule sans conducteur vous dépasse. Si l’arrivée des voitures autonomes est considéée comme «une composante importante de la future mobilité au Québec», exprime le ministère des Transports de la Mobilité durable (MTMD), les avancées sur le sujet sont encore limitées.

En entrevue au Courrier du Sud en septembre, le titulaire de la Chaire sur la décarbonisation de l’ESG UQAM, Mark Purdon, avait estimé que l’arrivée de la voiture autonome allait changer le portrait des déplacements du quotidien.

Le Ministère souligne en effet que ces véhicules permettront des gains importants, entre autres sur le plan de la sécurité routière, de la diminution de la congestion, de la éduction des émissions de gaz à effet de serre et de l’économie de carburant.

Cependant, il admet que le développement dans ce domaine «n’a pas évolué à la vitesse pressentie» depuis le lancement de la Politique sur la mobilité durable (PMD) en 2018.

D’ailleurs, le jour où ces véhicules verront la route, le MTMD considère qu’ils devront être électriques et partagés. Il souligne que l’introduction de voitures autonomes personnelles peut aggraver certains enjeux actuels comme l’étalement urbain et la congestion.

Climat nordique

Parmi les enjeux soulevés, le Ministère doit s’assurer que l’implantation se fasse de façon sécuritaire pour tous les usagers de la route.

«À ce stade-ci, la majorité des expérimentations avec des véhicules autonomes a eu lieu dans le sud-ouest des États-Unis. Il y a donc un manque de connaissances concernant l’efficacité des véhicules autonomes dans un climat nordique», indique Sarah Bensadoun, porte-parole du MTMD.

Ainsi, bien qu’il anticipe que des véhicules automatisés de niveau 3 feront leur apparition d’ici 2030 au Québec, le Ministère affirme qu’«aucun échéancier ne peut être donné à l’heure actuelle».

 

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Selon la classification de la Society of Automotive Engineers (SAE), on retrouve six niveaux (de 0 à 5) d’automatisation, le niveau 5 étant l’automatisation complète. (Infographie : Gracieuseté)

 

On ne retrouve pas non plus de normes de sécurité ni d’expérimentation systématique indépendante ou gouvernementale de la sécurité des véhicules autonomes au Canada.

Le Ministère évoque en outre l’homologation, l’imputabilité de la responsabilité en cas d’accident, la sécurité routière (cohabitation entre les usagers de la route), l’acceptabilité sociale, la sécurité de l’information et le respect de la vie privée, l’harmonisation des ègles de circulation et des normes des infrastructures routières comme défis autour de cette innovation.

Projet pilote

En ce moment, la circulation d’un véhicule autonome est autorisée dans le cadre d’un projet pilote relevant de la ministre des Transports et de la Mobilité durable et Mobilité.

Un comité formé d’experts du Ministère et de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) a été constitué pour analyser les projets d’expérimentation, dont celui qui a permis de faire circuler une navette électrique autonome à Candiac en 2018 et 2019.

«Par contre, à l’heure actuelle, aucun projet pilote n’est en essai», informe Mme Bensadoun.

 

Pas un enjeu pour les concessionnaires

Questionnés sur le sujet, deux concessionnaires de la égion – Longueuil Toyota et Nissan Motion Longueuil – ont indiqué que l’arrivée des voitures autonomes n’est pas encore une éalité pour eux.

Les deux ont cependant noté de nombreuses avancées dans l’automatisation de leur véhicule, comme le déclenchement automatique des essuie-glaces, la reconnaissance des lignes sur la chaussée, le stationnement automatique ou le respect d’une distance préétablie avec le véhicule devant soi.