L’art urbain fait partie prenante du quotidien

le mercredi 1 février 2017

L’art embellit le quotidien des personnes qui fréquentent les écoles, les centres d’hébergement ou les bibliothèques, entre autres, où se trouvent des œuvres.

La guitare devant l’école Félix-Leclerc, le train devant celle de la Petite-Gare à La Prairie ou la toile au-dessus du foyer dans la bibliothèque de Sainte-Catherine ne sont pas présentes à ces endroits par hasard.

Plusieurs découlent de la politique d’intégration des arts à l’architecture et à l’environnement du ministère de la Culture et des Communications (MCC), instaurée en 1961. Cette politique stipule que tout bâtiment, agrandissement ou site public, dont la dépense est supérieure à 150 000$, doit allouer 1% du budget à de l’art visuel.

Le Reflet a recensé sur son territoire une quarantaine d’œuvres provenant de cette politique, dont la majorité se trouvent dans les écoles.

La Commission scolaire des Grandes-Seigneuries (CSDGS) travaille présentement à intégrer une œuvre d’art à la nouvelle école de La Traversée à Saint-Philippe ainsi qu’aux terrains synthétiques à venir aux écoles de la Magdeleine à La Prairie et Jacques-Leber à Saint-Constant.

«La Commission scolaire est en croissance. Il y a beaucoup de projets», indique la porte-parole, Mylène Godin.

Processus

Dans le cas d’une école neuve, le processus s’amorce lorsque la construction est avancée afin de choisir l’emplacement et de tenir compte des couleurs de l’école, indique Marie-Louise Kerneïs, présidente de la CSDGS.

Mme Kerneïs siège occasionnellement sur les comités de sélection de l’artiste. Il est toujours formé d’un représentant du propriétaire – dans ce cas-ci quelqu’un de la CSDGS ainsi que la direction de l’école – de l’architecte du projet, d’un spécialiste en art ainsi qu’un représentant du MCC.

Le comité se rencontre pour élaborer les critères, soit du type d’œuvre qu’il veut, tel une sculpture ou une toile, de son emplacement (à l’intérieur ou à l’extérieur) et de ce qu’elle doit représenter selon son milieu.

Il rencontre ensuite les artistes et en choisi un. Selon le montant destiné à l’œuvre, le comité aura accès à un ou plusieurs artistes, provenant de l’ensemble du Québec ou de la région administrative.

Il n’est pas possible pour le comité d’imposer de contraintes artistiques. «On ne peut pas dire qu’on veut plus telle chose ou qu’on n’aime pas. C’est le droit de l’artiste de créer. Il reproduit sa vision de ce qu’on lui a dit», indique Mme Kerneïs.

Un des critères importants, selon la présidente, est que l’œuvre puisse perdurer dans le temps sans trop d’entretien. «Elles représentent l’histoire d’une école. On essaye de les maintenir le plus possible», mentionne-t-elle.

Le MCC met un «cahier de bonnes pratiques pour la pérennité des œuvres», à la disposition des propriétaires d’œuvres, qui sont responsables de son entretien.

Une fierté

L’art est une fierté pour la CSDGS. «Ça valorise l’imaginaire. C’est important pour les enfants», soutient la présidente.

Mme Kerneïs ajoute que l’art a sa place dans tous les milieux et que la politique est importante afin de soutenir les artistes et les aider à gagner leur vie.

La Commission scolaire a d’ailleurs sa propre collection d’œuvres provenant d’artistes élèves et du personnel. Elles sont exposées dans les bâtiments de la commission scolaire. Un comité culturel est chargé de la sélection.

«On est fier d’avoir autant d’œuvres. Ça fait partie de la commission scolaire de valoriser les artistes», indique Mylène Godin.

Gilbert Poissant, artiste de la Montérégie, a réalisé une quarantaine d’œuvres d’art au Québec en lien avec cette politique, dont trois dans la région. L’une se trouve à l’école l’Odyssée à Sainte-Catherine, une autre à l’Exporail – le musée ferroviaire canadien et la dernière au Centre régional de services aux bibliothèques publiques de la Montérégie à La Prairie.

«Ça sensibilise la population à l’art et ça embellit l’espace public. L’art rend les lieux plus agréables», croit-il.

L’homme reconnaît que ça aide également certains artistes à gagner leur vie. «Pour moi, ça représente 50% de mes revenus, mais ce n’est pas le cas pour tous les artistes. C’est très irrégulier. C’est un concours», dit celui qui a réalisé sa première œuvre «1%» en 1982.

 

Démocratiser l’art

La politique d’intégration des arts à l’architecture et à l’environnement a été instaurée pour faire la promotion de l’art sur la place publique et est un «puissant vecteur de la démocratisation de l’art», mentionne la porte-parole du MCC, Annie LeGruiec.

Les œuvres issus de cette politique constituent une part importante du patrimoine artistique du Québec.

La politique permet de mieux faire connaître les artistes professionnels, d’appuyer la création d’art et d’accroître sa diffusion.

 

Quelques chiffres

3800

Nombre d’œuvres au Québec issues de la politique d’intégration des arts à l’architecture et à l’environnement du ministère de la Culture et des Communications.

36

Le nombre d’oeuvres dans la région.

24

Le nombre d’oeuvres installées dans les écoles de la région.

(Source: ministère de la Culture et des Communications)

 

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