C’est dans quelques heures, le 25 novembre, que le gouvernement du Québec présentera une mise à jour économique, et tout indique que les nouvelles seront encourageantes.
Il n’y pas si longtemps, on appréhendait le contraire, pandémie oblige. Mais l’économie québécoise s’est révélée étonnamment résiliente, et les finances publiques sont bien moins amochées que prévu.
Sauf que… on ne pourra pas longtemps poursuivre sur cet élan sans parvenir à contrer ce qui est maintenant perçu comme une des pires, voire la pire menace qui se dresse sur le chemin de cette nouvelle prospérité: le manque de main-d’œuvre. Le ministre des Finances, Éric Girard, l’a d’ailleurs implicitement reconnu en annonçant que cette mise à jour allait comporter des mesures pour contrer la pénurie.
Il pourrait peut-être s’inspirer des recommandations que viennent d’adresser conjointement au gouvernement du Québec six organisations nationales. On ne voit pas souvent une démarche concertée de cette ampleur, et c’est dire à quel point l’enjeu est préoccupant.
Ce front commun nouveau genre regroupe l’Union des municipalités du Québec, le Conseil québécois du commerce de détail, la Fédération des chambres de commerce du Québec, le Conseil du Patronat du Québec, la Fédération québécoise de l’entreprise indépendante et Manufacturiers et exportateurs du Québec. Ensemble, ces organismes représentent au bas mot des centaines de milliers de membres.
Et ils énoncent cinq «conditions de réussite» pour que s’amenuise ce qu’ils présentent comme une véritable crise.
En premier lieu, ils demandent que les délais de traitement pour les demandes de résidence permanente soient réduits, alors qu’ils sont réputés être plus longs au Québec qu’en Ontario, par exemple.
Dans la même foulée, ils suggèrent de miser sur une stratégie de régionalisation de l’immigration, étant donné que Montréal accapare encore la vaste majorité des nouveaux arrivants.
D’autres travailleurs pourraient contribuer si on parvenait à mettre à contribution des personnes actuellement moins présentes sur le marché du travail: les femmes, les travailleurs dits «expérimentés», des personnes de la communauté LGBTQ+, des membres des Premières Nations et autres, dont on devrait encourager et accélérer l’intégration.
Puis, pour utiliser au maximum les habiletés des gens en place, on propose d’intensifier le soutien à la formation au sein des PME.
Et finalement, il conviendrait, selon eux, de miser sur les nouvelles technologies, en rendant plus accessible l’accompagnement technique et en stimulant les investissements.
Ce ne sont pas des propositions révolutionnaires, mais il faut bien commencer quelque part. Sinon, on va voir se multiplier les affiches «On embauche». Et en passant, il reste une autre option: améliorer les conditions de travail et hausser les salaires, en tout cas suffisamment pour vaincre la réticence des personnes toujours sur les lignes de côté.