Le boulevard urbain reporté aux calendes grecques

le mardi 8 septembre 2015

Promise depuis plusieurs années et réclamée par les municipalités et les commerçants, la transformation de la route 132 en boulevard urbain ne se fera pas de sitôt. Le projet ne figure pas dans le Plan québécois des infrastructures (PQI) de 2015-2025, et ne semble pas constituer une priorité pour Québec.

C’est ce qui ressort d’un échange, passé inaperçu, entre le ministre des Transports, Robert Poëti, et sa collègue, la députée de Vaudreuil Marie-Claude Nichols, à l’Assemblée nationale lors de l’étude des crédits budgétaires à la fin avril. La députée questionnait le ministre à savoir ce qu’il advenait du dossier.

Robert Poëti a indiqué que la modification de cette artère majeure n’était pas pour demain.

«(…) il est vrai de dire que le projet n’était pas au PQI du précédent gouvernement [Parti québécois], et qu’il n’était pas au PQI aujourd’hui, et qu’il ne sera pas au PQI de demain. Je pense qu’un projet comme celui-là est beaucoup plus réalisable dans un horizon beaucoup éloigné», lit-on dans le verbatim des échanges.

Le ministre a rappelé qu’avant d’entamer tout nouveau projet, il est prioritaire d’investir dans le maintien ou la reconstruction des infrastructures routières, faisant allusion au parachèvement de l’autoroute 35.

Entente

Interrogé à ce sujet, le député libéral de La Prairie, Richard Merlini, a indiqué qu’avant que Québec ne donne son aval à la réalisation du boulevard urbain sur la 132, une entente doit être conclue avec les municipalités concernées, soit Delson, Saint-Constant et Sainte-Catherine.

«Un accord de principe préalable ainsi qu’un engagement financier des municipalités seront nécessaires concernant le partage des coûts entre le ministère des Transports (MTQ) et les municipalités», a fait savoir le député par voie de communiqué.

M. Merlini rappelle que dans le rapport du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) de 2002 intitulé Projet de construction de l’autoroute 30 de Sainte-Catherine à l’autoroute 15, la contribution financière des municipalités a toujours été requise. Une condition qu’avait aussi réitéré l’ex-ministre péquiste des Transports, Sylvain Gaudreault, en 2014, alors que la transformation de la 132 en boulevard urbain avait fait l’objet d’une promesse électorale du PQ.  

Développer l’avenir

Dans son rapport de 2002 au sujet de la réalisation de l’autoroute 30, remis alors au gouvernement péquiste, le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement soulignait les bienfaits qu’entraînerait le réaménagement de la 132 en boulevard urbain.

On y indiquait que cela allait favoriser «la mise en valeur du cœur de la MRC de Roussillon tout en répondant aux objectifs de fluidité, de rapidité et de sécurité des déplacements.»

«Le corridor de la route 132 réaménagée, poursuit le rapport, optimiserait le potentiel de développement et garderait ouvertes toutes les options, tant pour les transports en commun que pour la diversité des usages le long de cet axe.»

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