Le café d’aréna !

le mercredi 16 novembre 2016

Pourquoi se rendre jusqu’à Cleveland pour aller voir un tournoi de hockey amateur afin d’y voir jouer des jeunes femmes entre 24 et 35 ans, dont certaines sont des mamans accompagnées de leur conjoint avec le bébé en poussette dans les estrades?

Trois raisons: y voir jouer ma fille, l’encourager, mais la grande raison: me faire plaisir, me faire du bien!

Dans les estrades, pas beaucoup de monde: des chums, des amies, quelques fans, des enfants, et oui, des parents qui, malgré l’âge et les distances, ont toujours ce grand plaisir, tout comme moi, de revoir leur fille évoluer tout en dégustant le même café pas buvable d’aréna, mais combien apprécié car il réchauffe et surtout, il rappelle les souvenirs.

Souvenirs de toutes ces années où les papas et mamans allaient enfiler des patins, les samedis et dimanches, dans de petites jambes encore endormies. Certaines petites filles, plus éveillées et anxieuses d’embarquer, disaient «plus serré mes patins» et d’autres exigeaient de faire pareil comme leur papa! Il fait quoi de différent ton papa?

Beaucoup ne comprendront jamais que ces samedis matin passent trop vite et que les petites, et bien, n’ont plus besoin de papa ni maman! Elles attachent leurs patins seules… et à leur façon!

Oui, ces samedis me manquent! Mais la vie est bonne pour moi! Après ma fille qui attache ses patins et enrubanne ses hockey à «sa façon», j’ai l’extraordinaire chance de refaire la même tournée avec mon garçon, 5 ans plus jeune. La ronde des petits patins dans les airs pour se faire attacher recommence. Mais lui aussi, trop tôt, il n’avait plus besoin de papa! Au moins, il me restait à boire le café d’aréna, toujours aussi imbuvable, et le regarder patiner de semaine en semaine, de mieux en mieux, toujours avec le sourire. Aujourd’hui, ce petit garçon devenu un jeune adulte me remplit de fierté, même s’il me fait sentir vieux en osant frapper sa balle de golf des kilomètres plus loin que celle de son père.

Peu importe les sports pratiqués, les instruments de musique à apprendre ou les arts que les petits apprivoisent, tout conviendront, au-delà des levées trop tôt ou des économies familiales vite dépensées, tout cela en vaut la peine, tant pour les enfants qui deviennent de beaux adultes accomplis, tant pour les parents qui ont eu cette chance de les voir évoluer au cours de ces années.

Oui, beaucoup de café infeste ingurgité, mais combien de beaux moments passés!

En passant, l’équipe de ma fille, Cleveland, a remporté le tournoi avec moi et un autre fier papa comme ouvreurs de portes officiels. Ne riez surtout pas, d’autres papas auraient bien aimé être à notre place!

La vie va trop vite, mais le plus beau métier du monde nous restera toujours: être parents!

Je lève mon verre de café d’aréna à tous les papas et mamans qui me comprennent!

Mario Gagnon,

Candiac