Le cheval à la rescousse de l’humain

le lundi 18 janvier 2016

Cet article a été écrit par Marie Zoé Lapierre, de Candiac. Élève de secondaire V au programme d’éducation internationale à l’école secondaire de la Magdeleine à La Prairie, l’élève de 16 ans devait réaliser un projet personnel. Elle a choisi de faire connaître l’hippothérapie.

Aujourd’hui, Ève a 8 ans. Cela fait donc 4 ans qu’elle fait de l’hippothérapie. Cette adorable petite fille aux yeux bleus est un vrai rayon du soleil, malgré le fait qu’elle soit atteinte du trouble du spectre de l’autisme, une maladie neurologique incurable. Alors, quel est l’intérêt pour Ève de faire de l’hippothérapie?

Quand elle n’avait que 4 ans, Ève a été accueillie au Centre de rééducation de Carolyne Mainville (CRCM). Fondé en 2005, le CRCM offre ses services non seulement en hippothérapie, mais également en équitation thérapeutique et en zoothérapie. L’équipe de Carolyne, composée d’orthophonistes et d’ergothérapeutes, a reçu Ève alors qu’elle avait peu de capacité à rester centrée sur quoi que ce soit et à communiquer avec les autres. Certains diraient, pour reprendre l’expression, qu’elle était toujours «dans sa bulle» parce qu’elle n’établissait aucun contact visuel avec les gens.

Son premier contact avec le cheval a été complètement différent. L’animal la fascinait de manière naturelle; elle lui donnait des baisers. C’est mignon, mais pourquoi l’hippothérapie? Pourquoi pas l’équitation thérapeutique? Après tout, le cheval est sollicité dans les deux activités. Tout simplement parce que l’un est un loisir, alors que l’autre est une stratégie de réadaptation.

En effet, l’équitation thérapeutique est un cours d’équitation adapté au besoin de l’individu par un instructeur certifié par l’Association canadienne d’équitation thérapeutique. Les objectifs visés sont de travailler les habiletés équestres du cavalier.

Pour sa part, l’hippothérapie utilise le mouvement tridimensionnel du cheval comme stratégie de réadaptation. Ce service est offert par un ergothérapeute, un orthophoniste et un physiothérapeute. Pour pratiquer l’hippothérapie, ces professionnels sont tous formés par l’Association d’hippothérapie américaine. Leurs objectifs sont établis dans le plan d’intervention médicale à la suite d’une évaluation préalable du client.

Cette thérapie utilisant le cheval peut aider les personnes atteintes de paralysie cérébrale, de retard de développement, de trisomie 21, de problèmes sérieux de motricité globale ou encore d’autisme, comme c’est le cas pour Ève.

Des progrès rapides

Après quelques séances de montée, Ève est devenue progressivement plus énergique, plus présente, plus ouverte aux interactions avec les gens, plus disponible pour la communication, mais aussi pour apprendre. Le pas régulier et rassurant du cheval, avec des chansons rythmées et les interventions précises et sensibles des accompagnateurs, sont la cause d’un tel changement de la vie d’Ève.

Ses parents sont ravis de voir à quel point le mouvement du cheval est très stimulant pour leur petit ange. Ève a commencé à faire des jeux sur son cheval pour l’aider à développer son langage. C’est au-delà des attentes de sa mère qui voit la qualité de vie de sa fille augmenter, en plus de celle de son couple.

«Non seulement Ève progresse bien, mais il s’agit également d’un moment de détente et de joie pour mon conjoint et moi-même», admet la maman qui profite parfois des séances pour aller pique-niquer dans la nature. L’hippothérapie est donc un outil précieux pour toute la famille.