Il y a deux semaines, la Cour supérieure du Québec a rendu un jugement très sévère dans la cause des quatre techniciens ayant survécu à l’attentat au Métropolis en 2012. Ceux-ci ont obtenu gain de cause contre le Service de police de la Ville de Montréal et la Sûreté du Québec, qui devaient assurer la sécurité au rassemblement péquiste le soir de l’élection de Pauline Marois comme première ministre. Les deux corps policiers ont été condamnés à leur verser près de 292 000$ en dédommagement.
Je me souviens très bien de cet événement qui a coûté la vie au technicien Denis Blanchette et blessé grièvement son collègue Dave Courage. Je travaillais à l’époque pour la station de radio CKVL. Je participais à une émission spéciale, et on m’avait demandé de me rendre sur la rue Sainte-Catherine plus tôt dans la journée pour couvrir le volet sécurité de l’élection.
Sur place, je me souviens de m’être fait la réflexion qu’il n’y avait pas une très grande présence policière pour un rassemblement de cette envergure.
Ce qui m’avait frappé aussi, c’est que j’avais aperçu un véhicule 4×4 noir circuler dans le secteur à plusieurs reprises. Évidemment, je ne connaissais pas le conducteur.
Au cours de la soirée, je patrouillais dans les rues, lorsque j’ai entendu l’appel entrer concernant l’attentat au Métropolis. Puis, j’ai vu Richard Bain, arrêté par la police, et je l’ai reconnu comme le chauffeur du camion que j’avais observé plus tôt dans la journée.
Pourquoi aussi peu de policiers étaient présents sur les lieux avant et pendant le rassemblement?
Je ne parle pas à travers mon chapeau quand je dis qu’il y avait un manque de sécurité, je l’ai constaté moi-même. On se doutait que le Parti québécois allait prendre le pouvoir et l’élection d’une première femme comme première ministre du Québec – ce qui choquait plusieurs personnes – devenait évidente.
D’ailleurs, lorsqu’il était détenu en prison, Richard Bain a tenté d’entrer en contact avec moi à deux reprises, alors que j’animais l’émission de télé <@Ri>Le Négociateur<@$p>. Je ne voulais pas parler de politique avec lui. Je voulais savoir ce qui l’avait amené à commettre ces gestes, mais il ne me répondait pas. Il me répétait que c’était inadmissible qu’une femme soit première ministre.
Dix ans plus tard, la sécurité est clairement plus présente pendant les campagnes électorales. Mais les menaces envers les politiciens augmentent aussi, comme on a pu le constater lors des élections cet automne. Espérons que les autorités policières continueront d’être plus conscientes quant à la sécurité des élus pour éviter un autre drame.
10-4!
(Propos recueillis par Gravité Média)