Le Front commun en grève le 6 novembre

le jeudi 26 octobre 2023

Les 420 000 travailleuses et travailleurs du Front commun exerceront une première séquence de grève, d’une durée d’une journée le lundi 6 novembre. L’Association de Lignery, qui représente près de 2 500 membres du Centre de services scolaires des Grandes-Seigneuries, en fait partie. 

Pour les responsables des syndicats CSN, CSQ, FTQ et APTS, il ne fait aucun doute que le gouvernement est directement responsable de la tenue de ce premier débrayage.

« Par son attitude aux tables, par son offre de 9 % sur cinq ans qui n’a pas bougé depuis le début, par ses opérations médiatiques douteuses, bref, par son mépris, il nous oblige à aller en grève », disent-ils dans une missive acheminée aux membres et aux médias.

Cependant, prétendent-ils, c’est cette déclaration lancée la semaine dernière par le premier ministre Legault qui a poussé le bouchon trop loin. ‘’ Les syndicats pensent toujours qu’ils doivent faire la grève pour s’assurer de faire le plus de gains possibles. Donc, on va attendre la grève […]. ‘’

« Le gouvernement est-il en train de nous dire que s’il refuse d’avancer aux tables depuis un an, s’il persiste avec ses offres déconnectées, avec ses attaques contre nos conditions de travail et avec son arrogance, c’est parce qu’il attendait une grève ? », questionnent les représentants syndicaux

Le 6 novembre, plus de 500 débrayages seront donc organisés à travers le Québec. Dans la santé et les services sociaux, en éducation et en enseignement supérieur, les travailleuses et les travailleurs se tiendront sur les piquets de grève, d’une seule voix, pour forcer le gouvernement à bouger.

« Toutefois, si notre message n’était pas entendu, une deuxième séquence pourrait être exercée, laquelle constituerait le plus grand mouvement de grève qu’ait connu le secteur public depuis 50 ans. »

Revendications

Le 28 octobre 2022, le Front commun déposait ses revendications au Conseil du trésor au terme d’un large processus de consultation. Le 15 décembre suivant, le gouvernement présentait ses offres. Quelques heures à peine après ce dépôt, le Front commun dénonçait l’offre salariale déconnectée de 9 % sur cinq ans, qui aurait pour conséquence, selon lui, d’appauvrir les travailleuses et les travailleurs, alors que l’inflation connue et prévue durant cette période s’élève maintenant à près de 18 %.

« Voilà qu’un an plus tard, absolument rien n’est églé ; le gouvernement n’a pas bougé », affirment les responsables des 420 000 travailleurs incluant des enseignantes et des travailleurs de la santé.

« Pourtant, depuis de nombreux mois, le Front commun est sur toutes les tribunes pour rappeler au gouvernement que ses offres ne passent pas et que de proposer aux travailleuses et aux travailleurs de maintenir le statu quo constitue la recette parfaite pour mettre le feu aux poudres. Malgré cela, le premier ministre et la présidente du Conseil du trésor continuent de provoquer les employés du secteur public à coups de déclarations irresponsables », ajoutent-ils.

Ils s’offusquent aussi du fait que le gouvernement octroyait ce printemps une augmentation de salaire de 30 % aux députées et aux députés, et offrait 21 % aux policières et aux policiers de la SQ, ce que ces derniers ont refusé.

« Il écolte aujourd’hui ce qu’il a semé : la colère de 420 000 travailleuses et travailleurs regroupés en Front commun », ajoutent-ils.

Une offre substantielle

« Pour se sortir du pétrin dans lequel il s’est lui-même placé, le gouvernement n’a qu’une chose à faire : revenir avec une offre substantielle. Les négociateurs du Front commun ont appris le 24 octobre, sur les éseaux sociaux, que le Conseil du trésor effectuerait un nouveau dépôt, ce dimanche 29 octobre. Nous attendrons de voir celui-ci avant de le commenter. Cela dit, une chose est certaine : une nouvelle offre insuffisante serait reçue comme une claque en plein visage par les femmes et les hommes qui font fonctionner les services publics. La hauteur des mandats de grève qui ont été octroyés témoigne des attentes importantes dans nos éseaux quant à l’issue de cette négociation », affirment-ils d’une voix forte après un vote de 95 % en faveur d’un mandat de grève.

Quant à la FIQ, ses membres ont voté pour une grève tenue les 8 et 9 novembre