Le gouvernement nourrit le milieu agricole

le dimanche 16 juin 2024 - Modifié à 16 h 46 min le mercredi 26 juin 2024

Martin Caron, président et directeur général de l’Union des producteurs agricoles du Québec (UPA), a qualifié d’historique l’annonce du soutien financier du gouvernement envers ses membres. Une aide de plus de 200 M $ annoncée aux Fermes Longprés jeudi matin qui vient répondre à la grogne du milieu qui s’était mobilisé au cours des derniers mois. 

«L’entente aujourd’hui qu’on a, oui, il reste du travail à faire, a-t-il convenu. Mais il y a une ouverture et un optimisme qui est là. On sent que le gouvernement, avec la collaboration de M. Lamontagne [ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation], qu’il y a un engagement qui est pris. Il faut être optimiste par rapport à l’avenir.»
Les principales mesures annoncées viennent répondre à l’amélioration de l’environnement d’affaires, aux changements climatiques et la lourdeur administrative. Le tout correspond à plus de 200 M $ soutient le gouvernement.

«Les aléas économiques et météorologiques de la dernière année ont mis à mal la stabilité et la pérennité de plusieurs de nos entreprises, a affirmé le ministre Lamontagne. Dans une situation comme ça, ça nous appelait à être solidaire de nos producteurs et on l’exprime au nom de tous les Québécois.»

L’écho des manifestations

En avril dernier, les agriculteurs avaient fait résonner leur grogne au Québec. À Vaudreuil-Dorion, ils étaient quelques centaines réunis dans un stationnement commercial.

«Les gens témoignaient d’une inquiétude, a répondu André Lamontagne. Il y a 29 000 entreprises agricoles au Québec; il n’y en a pas 10 000 qui se ressemblent. Elles ont des réalités différentes et elles voulaient qu’on leur porte attention.»

Il a ajouté que plusieurs ministères ont collaboré depuis le mois de mai pour arriver à l’entente qui a été présentée jeudi à Les Cèdres. 

«On vivait une crise en agriculture avec des enjeux qui étaient là, a rappelé le PDG de l’UPA du Québec. On voulait cibler ces enjeux de la crise pour aider. Notamment les jeunes de la relève.»

Vers une politique bioalimentaire

Martin Caron a maintes fois répété que l’agriculture devrait être la principale priorité du gouvernement. Que ses entreprises ont des répercussions dans toutes les sphères économiques, sociales et même la santé. «Une ferme, ça ne sert pas juste à nourrir, a-t-il dit. C’est un écosystème.»

D’autres enjeux subsistent. Que ce soit en main-d’œuvre, en environnement, avec les changements climatiques ou la protection des terres agricoles. Le renouvellement de la politique bioalimentaire viendra répondre à ces sujets avec une vision pour la prochaine décennie. Le précédent plan d’actions en ce sens est échu depuis 2023.

Quelques mesures annoncées

  • Initiative ministérielle pour limiter les impacts de la sécheresse exceptionnelle survenue en Abitibi-Témiscamingue en 2023 – 1,6 M $
  • Programme Investissement Croissance Durable – 30 M $
  • Programme de protection contre la hausse des taux d’intérêt – Sécuri-Taux Relève – 37,1 M $
  • Agri-Relance et programme ponctuel maraîchers, fraises et framboises – À confirmer à l’issue de négociations avec gouvernement le fédéral
  • Allègements rapides en environnement – 36,8 M $ (en économie)
  • Soutien à la lutte et à l’adaptation aux changements climatiques – 106 M $