Le projet de loi 59 doit être bonifié, dit le Conseil central de la Montérégie de la CSN

le mercredi 27 janvier 2021

Le Conseil central de la Montérégie – CSN (CCM – CSN) et la CSN demandent au gouvernement Legault de bonifier le projet de loi 59, déposé cet automne par le ministre du Travail Jean Boulet, et de corriger cette réforme des normes en matière de santé et sécurité du travail.

«S’il y a des avancées véritables que nous saluons, nous dénonçons par ailleurs les importants reculs», relève Jacques Létourneau, président de la CSN.

La présidente du CCM – CSN Annette Herbeuval souligne l’avancée que représente l’expansion à d’autres secteurs les mécanismes de prévention prévus pour les groupes prioritaires, comme le secteur de l’industrie lourde. «Toutefois, pour les groupes actuellement prioritaires, ces mécanismes seront affaiblis. Le ministre Boulet propose des reculs pour ces travailleuses et travailleurs, c’est reçu comme une gifle», s’indigne-t-elle.

Dans les milieux prioritaires à risque modéré ou élevé, le projet de loi 59 réduira le temps alloué aux représentants à la prévention pour procéder aux inspections et aux enquêtes, soulève la CSN. Le regroupement syndical juge également insuffisant le temps accordé à la prévention en éducation ou dans certains secteurs de la santé, des milieux jugés à risque faible par le gouvernement.

«Comment peut-on expliquer en pleine pandémie que les établissements de santé présentent un faible niveau de risque? Ces miettes sont-elles un véritable gain ?» se questionne Jean Philippe Dell’Aniello, vice-président du CCM – CSN.

Si, le projet de loi reconnaît l’existence de risques psychosociaux et le stress post-traumatique, il ne mentionne rien concernant l’épuisement professionnel, dénoncent la CSN et le CCM-CSN.

Par ailleurs, la CNESST disposerait d’un pouvoir réglementaire additionnel pour restreindre les soins et les moyens à déployer afin de permettre la réadaptation entière d’un accidenté du travail.

«Est-ce excessif de demander que cette réforme soit repensée afin d’améliorer la santé et la sécurité des travailleuses et travailleurs? Est-ce trop demander qu’elle soit envisagée en termes humains plutôt qu’en termes économiques?» indique M. Dell’Aniello.