Le Brésilien Flávio Figueiredo Assis veut laisser une trace dans l’histoire de son pays en devenant le premier fabricant local de véhicules électriques. Voilà pourquoi cet homme d’affaires qui se compare ouvertement à Elon Musk a fondé la société Lecar Brasil.
Diplômé en droit et en comptabilité, M. Assis avait créé Lecard précédemment. Grâce à cet outil de gestion de cartes d’alimentation, il a réalisé un chiffre d’affaires annuel d’un milliard de dollars US, en approvisionnant des organismes publics et des entreprises privées. Puis, en 2022, il a vendu sa part de cette entreprise pour se lancer dans la fabrication des VÉ.
Lecar réunit aujourd’hui une trentaine d’ingénieurs dont plusieurs ont acquis une expérience chez de grands fabricants présents au Brésil, comme Ford, Toyota et Nissan, mais aussi chez de plus petits constructeurs locaux comme Gurgel, Troller et JPX.
Usine en construction
En outre, une usine d’assemblage est actuellement en construction à Caxias do Sul, dans le sud du pays. C’est là qu’on entend produire la Lecar 459, le premier modèle de la marque. Une appellation inspirée par l’attrait que porte le fondateur de Lecar à l’inventeur Nikola Tesla, lui qui avait une obsession pour le nombre 9. Faute de pouvoir utiliser ce nombre seul pour désigner sa berline, M. Assis a imaginé un détour amusant. Car, en additionnant 4 plus 5, on obtient 9 ! C’est aussi bête que ça.
Plus sérieusement, le modèle 459 sera offert à partir de 279 459 réaux brésiliens (l’équivalent de 75 000 $ au moment d’écrire ces lignes). Selon le constructeur, il pourra atteindre 250 km/h et aura une autonomie de 400 km. Lecar cible d’ailleurs la BYD Seal, un modèle chinois bien coté qui a été lancé au Brésil en septembre dernier.
La carrosserie de cette voiture sera faite de feuilles de moulage préimprégnées (sheet molding compound ou SMC, disent les anglophones), un matériau flexible, robuste, léger, facile à réparer et déjà coloré. D’ailleurs, deux couleurs seulement figureront au nuancier de ce modèle : blanc ou noir.
Composantes principales provenant de la Chine
Lorsque le prototype de la Lecar 459 a été dévoilé à la presse brésilienne, en décembre dernier, le constructeur a révélé que 65 % de ses composantes seront d’origine locale, alors que les autres proviendront de la Chine, notamment les moteurs et les batteries au lithium-fer-phosphate (LiFePO4) dont le fournisseur sera Thunder Sky Winston Battery.
Par ailleurs, dans un avenir que le constructeur se garde de préciser, un second modèle sera lancé. Ce modèle populaire à cinq places appelé Lecar Pop, aura une autonomie de 250 km et il sera offert à partir de 27 000 $ environ.
Mais avant cela, en février, les concepteurs du modèle 459 devront lui faire subir une batterie de tests aérodynamiques et de résistance aux collisions dans des laboratoires londoniens, afin d’obtenir les homologations nécessaires.
Optimiste comme pas un, le grand patron de Lecar affirme néanmoins qu’il livrera ses premiers modèles de série en décembre prochain. L’entreprise vise d’ailleurs une production de 300 véhicules par mois en 2025 et, d’ici cinq ans, une production de 50 000 véhicules par année, ce qui lui permettrait d’atteindre un chiffre d’affaires de 15 milliards de dollars US.
Bientôt, une usine de cellules de batteries
Mais encore, Lecar veut aussi bâtir sa propre usine de production de cellules de batteries au Brésil, pour ainsi devenir autosuffisante et faciliter sa production de véhicules. « Nous possédons 97 % des minéraux qui composent les cellules de batteries dans notre pays. En plus d’être autosuffisants, nous pouvons également devenir des protagonistes et une référence de premier plan sur le marché mondial des véhicules électriques, en fournissant des voitures à d’autres pays, affirme . Nous nous engageons à faire de tout cela une réalité », affirme fièrement M. Assis.
Photos : Lecar
Le texte L’Elon Musk brésilien lance la Lecar provient de L’annuel de l’automobile – Actualité automobile