Pour la première fois en un quart de siècle, les professionnelles en soins de la Montérégie-Ouest seront en grève les 8 et 9 novembre.
Elles se joindront à un vaste mouvement solidaire partout au Québec qui regroupe 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques. L’annonce a été faite mercredi soir au terme d’une consultation référendaire qui s’est tenue mardi et mercredi alors que 95 % des membres de la FIQ ont voté en faveur de la grève. Le mandat adopté peut aller jusqu’à la grève générale illimitée.
« C’est un mandat fort pour dire au gouvernement que les propositions qu’on reçoit à la table de négociation sont inacceptables. Dans la région, déjà que nos conditions de travail sont très difficiles, ce que le gouvernement veut faire, c’est les dégrader encore plus en nous traitant comme des pions interchangeables. Il n’a aucun respect pour notre jugement professionnel, nos compétences ou notre vie personnelle », affirme Dominic Caisse, président par intérim du syndicat des professionnelles en soins de la Montérégie-Ouest.
Services essentiels
Bien que la grève puisse perturber les activités du réseau de la santé, il est important de garder à l’esprit que ce moyen de pression ultime est encadré par les services essentiels. Les professionnelles en soins ont à cœur la santé des patients. Leur objectif est de mettre la pression sur l’employeur, pas sur les patients. Les Québécois peuvent compter sur le professionnalisme des professionnelles en soins du réseau de la santé. « Nous serons nombreuses sur les lignes de piquetage pour défendre nos droits et celui de nos patients de recevoir des soins de qualité et sécuritaires », ajoute Dominic Caisse.
Finie l’époque où on pouvait compter sur la « vocation »
La Fédération tient à rappeler que ses membres sont très majoritairement des femmes qui ont une expertise à offrir des soins. Pendant trop longtemps, le gouvernement se fiait sur l’abnégation des professionnelles en soins pour faire fonctionner un réseau public sans les ressources nécessaires.
« C’est fini l’époque où on pouvait imposer aux professionnelles en soins des conditions que d’autres travailleurs, des hommes, refuseraient. On veut être payées à notre juste valeur, à la hauteur de notre expertise », conclut Julie Bouchard, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec–FIQ.
Déjà mercredi après-midi, des rumeurs circulaient à l’effet d’une grève générale le 6 novembre pour les 420 000 travailleurs du Front commun.