Les écarts brusques de température sont plus à craindre pour les végétaux

le lundi 21 décembre 2015

Ce n’est pas tant le maintien des températures actuelles qui risque de poser problème aux végétaux, mais plutôt les écarts soudains et significatifs du mercure. C’est du moins l’avis de Chantal Dunn Proulx, technicienne horticole au centre jardin Botanix – Faucher plantes & pavés à La Prairie.

«Tout dépend de la zone de la rusticité de la plante. Un végétal zoné 2 ou 3 pourra mieux résister à de grands gels qu’une plante zonée 5 qui demeura fragile si la température descend rapidement à -20o C.  Le problème qui survient, c’est que la plante n’a pas eu le temps de tomber en dormance pour se préparer au grand froid.  Elle se réveillera au printemps, mais ne sera pas capable de continuer de croître», déclare-t-elle.

Ce constat s’adresse également aux arbres et des arbustes qui perdent leurs feuilles à l’automne.

«À la fin de l’été, ils commencent à tomber en aoûtement. Il s’agit d’un processus de lignification des jeunes tiges qui permet de créer une meilleure résistance aux rigueurs de l’hiver. Avec les redoux, la sève remonte et lorsque la température descend subitement, cela entraîne l’éclatement de certains vaisseaux de l’arbre. On ne peut pas faire grand-chose contre un gel drastique», explique Mme Dunn Proulx.

Laissez respirer les conifères

Quant à ceux qui ont protégé leurs conifères en les «emballant» à l’aide d’une toile de jute ou autre matériau, ils doivent porter une attention particulière.

«Avec la hausse du thermomètre, il peut y avoir un risque de surchauffe à l’intérieur», met en garde l’experte.

Si la toile est placée de manière à faire écran au conifère, il ne devrait pas y avoir de problème.

«Ce que je donne comme conseil aux clients, mentionne Chantal Dunn Proulx, c’est de placer les piquets autour de leur arbre et d’installer la toile lorsqu’on annoncera des journées froides et de manière continue.» 

Qu’est-ce que les zones de rusticité

La carte des zones de rusticité des plantes montre les zones du Canada qui sont les plus propices à la survie de différents types d’arbres, d’arbustes et de fleurs, d’après les conditions climatiques moyennes de chaque région.

Au Québec, les zones de rusticité sont déterminées en fonction des climats les plus froids (zone 0), aux plus doux, dans la région de Montréal, zone 5. Les plantes nordiques zonées 3 vivent habituellement très bien en zone 4 et 5. Inversement une vivace de zone 5 plantée dans une région de zone 3 est à risque. Cependant, une bonne couverture de neige et une situation abritée (contre un mur orienté au sud ou derrière une haie) permet de faire exception à la règle. – Sources : Agriculture et Agroalimentaire Canada et Botanix