Les écoles sont fermées jusqu’au 1er mai, mais les élèves du Collège Jean de la Mennais poursuivent leurs apprentissages à la maison. Alors qu’ils étaient déjà préparés à une éventuelle fermeture des établissements scolaires bien avant la directive gouvernementale, les professeurs de l’école privée de La Prairie leur offrent du matériel pédagogique.
Depuis le 17 mars, des vidéos, présentations PowerPoint, textes et autres documents sont acheminés virtuellement aux élèves. Par exemple, une capsule à saveur humoristique filmée par un professeur d’éducation physique, et allègrement partagée sur les réseaux sociaux, permet aux jeunes de garder la forme à la maison.
«C’est un exemple qui sort de l’ordinaire et qui donne un résultat très sympathique. Surtout, c’est une façon de transformer du négatif en positif», affirme le directeur du Collège Jean de la Mennais, Richard Myre.
Les élèves ne sont pas tenus d’étudier selon un horaire spécifique, mais sont invités à le faire au moment qui leur convient. Ils doivent accorder généralement de deux à trois heures à ces exercices.
«C’est évident que la cadence est au ralenti, mais, au moins, nous avançons. Notre serveur a même flanché mardi parce que tout le monde voulait se connecter en même temps!» raconte M. Myre.
Une bonne participation
Les échos des parents et élèves seraient très favorables. Le directeur se réjouit quant à lui du taux de participation. Dans un niveau, seuls quatre élèves n’ont pas touché à leurs leçons, soit l’équivalent du nombre d’absents généralement dans une classe.
Il précise que, dans les circonstances, l’administration du Collège «n’est pas plus brillante qu’une autre». Si elle a pu fournir du matériel aussi rapidement aux élèves – deux jours après l’annonce du gouvernement – c’est qu’elle se préparait à cette éventualité, explique M. Myre.
«Notre réflexion a été amorcée avant la semaine de relâche. Beaucoup de nos élèves ont de la famille en Chine et des voyages étaient prévus. Aussi, certains de nos élèves ont voyagé en Italie. Dans ce contexte, des parents et du personnel nous faisaient déjà part de leurs inquiétudes», relate-t-il.
Étant donné que plusieurs amis des élèves du Collège Jean de la Mennais fréquentent des établissements de la Commission scolaire des Grandes-Seigneuries, le mot circulait quant aux mesures possibles.
Crise du verglas
Pour M. Myre, il est trop tôt pour envisager l’annulation de l’année scolaire en cours. Celui qui dit ne pas vouloir lancer la serviette estime qu’il est possible que la matière soit rattrapée autrement.
«Faut-il vraiment tomber à zéro? Je pense que c’est possible de faire les trois-quarts de l’année de façon organisée, sans décisions irréfléchies», soutient-il.
Il évoque notamment la crise du verglas avec laquelle il constate des similitudes.
«Nous avions été fermés pendant trois semaines, sans électricité pour personne. Nous avons eu du temps pour nous remettre sur pied», raconte celui qui en était à sa première année en tant que directeur des services pédagogiques.
