Les employés de Tesla veulent se syndiquer

le mercredi 15 février 2023
Par Jessica Harnois et Mariève Isabel Voir les autres articles

Les employés de Tesla Inc. dans l’État de New York lancent une campagne de syndicalisation, ce qui constitue une première potentielle pour le constructeur de véhicules électriques et un nouveau défi pour Elon Musk.

Un courriel envoyé au patron

Les employés, qui étiquettent les données pour la technologie Autopilot à Buffalo, ont envoyé un courriel à Musk tôt mardi pour lui faire part de leur intention de se syndiquer. Les employés disent qu’ils cherchent à obtenir un meilleur salaire et une meilleure sécurité d’emploi, ainsi qu’une réduction de la pression de production qui, selon eux, a été préjudiciable à leur santé.

Un emploi sous-tension

Des travailleurs de l’usine ont déclaré à Bloomberg News que Tesla surveille les frappes au clavier pour savoir combien de temps les employés passent par tâche et combien de temps de la journée ils passent à travailler activement. Cela conduit certains à éviter de prendre des pauses pour la salle de bain ou raccourcir l’heure du lunch. En cas de succès, le syndicat serait une première pour Tesla, qui, contrairement à d’autres grands constructeurs automobiles, a résisté avec succès à la syndicalisation dans ses usines américaines. Cette campagne représente également un nouveau test pour le mouvement syndical américain en difficulté, qui a récemment remporté une série de victoires dans des entreprises non syndiquées de longue date, notamment Amazon.com Inc, Apple Inc et Starbucks Corp.

Près de 100 000 employés aux États-Unis

Tesla engage un peu plus de 99 200 employés en sol américain. De ce nombre 800 sont à Buffalo. L’usine new-yorkaise embauche des analystes pour le système Autopilot, des rôles non techniques qui forment la technologie de « conduite autonome complète » de Tesla, notamment l’identification des objets dans les images pour aider les véhicules à les reconnaître sur la route. Ils sont embauchés à un salaire de départ d’environ 19 dollars de l’heure. Outre l’augmentation des salaires, les employés ont déclaré qu’ils souhaitaient avoir leur mot à dire dans la prise de décision sur le lieu de travail et réduire la surveillance, les mesures et la pression de production. Les employés de Tesla s’organisent avec une filiale de l’Union internationale des employés de service, Workers United, qui a réussi à syndiquer des centaines de cafés Starbucks à travers les États-Unis depuis décembre 2021, en commençant par un magasin à Buffalo, à environ 10 km de l’usine Tesla.

Le mouvement est en marche

En vertu de la loi américaine, les employeurs ont la possibilité de reconnaître volontairement un syndicat si la majorité des travailleurs y adhèrent ; sinon, les travailleurs peuvent demander au National Labor Relations Board des États-Unis d’organiser une élection, et si un syndicat obtient la majorité des voix, l’employeur est légalement tenu de négocier collectivement avec le groupe.

Une bataille difficile

Les précédents efforts de syndicalisation chez Tesla ont eu du mal à s’imposer. En 2017, le personnel de l’usine de l’entreprise à Fremont, en Californie, a dévoilé une campagne avec les Travailleurs unis de l’automobile, et en 2018, les Métallurgistes unis et la Fraternité internationale des ouvriers en électricité ont annoncé un effort d’organisation à Buffalo ; aucun des deux n’a fini par demander un vote de syndicalisation. Un groupe bipartisan de membres du conseil du travail américain a jugé en 2021 que Tesla avait violé à plusieurs reprises la loi fédérale à Fremont, notamment en « interrogeant de manière coercitive » les partisans du syndicat et en licenciant l’un d’entre eux en raison de son activisme. Tesla a nié avoir commis des actes répréhensibles et fait appel de cette décision.

Un  dossier à suivre

 

Avec des renseignements d’Automotive News

Le texte Les employés de Tesla veulent se syndiquer provient de L’annuel de l’automobile – Actualité automobile