Les Peacekeepers de Kahnawake poursuivent le gouvernement fédéral

le lundi 30 octobre 2023

Les Peacekeepers de Kahnawake poursuivent le gouvernement du Canada au Tribunal canadien des droits de la personne pour ce qu’ils considèrent comme un «sous-financement» de leur service.

L’Association des directeurs de police des Premières Nations et des Inuits du Québec (ADPPNIQ), incluant les Peacekeepers et 21 autres corps policiers autochtones dans la province, a pris cette décision, a-t-on annoncé lors d’une conférence de presse à Kahnawake, lundi matin. 

Le président de l’ADPPNIQ, Shawn Dulude, a évoqué que le manque de financement affecte le service des corps policiers autochtones et ne respecte pas les ententes avec Sécurité publique Canada.

Avec le manque d’effectifs, les Peacekeepers doivent être répartis dans les divers départements du service. Cet enjeu entraine également le report de certaines tâches des policiers de Kahnawake. 

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L’Association des directeurs de police des Premières Nations et des Inuits du Québec poursuit le gouvernement canadien. (Photo: Le Soleil – Tristan Ouimet)

«Sur notre territoire, il y a le pont Mercier à proximité, les routes et une population d’environ 10 000 habitants. Avec le nombre de Peacekeepers actuels, on ne peut pas avoir une bonne couverture policière. Ils ont une lourde charge de travail pour un salaire insuffisant», a mentionné le chef des agents de la paix à Kahnawake, Dwayne Zacharie, en entrevue. 

En plus d’un soutien financier adéquat, M. Zacharie demande également que soient augmentés les effectifs, pour passer de 36 à 50 peacekeepers. 

Le renouvellement d’équipements et la lutte contre la criminalité ne peuvent pas se faire de façon efficace si l’argent nécessaire n’est pas là, a ajouté ce dernier.

Ni L’ADPPNIQ ni M. Zacharie n’ont chiffré ce que serait un financement adéquat. Toutefois, selon l’Association, il manque 200 effectifs pour l’ensemble des 22 corps policiers autochtones.

Équipements

Pour illustrer son propos, Shawn Dulude a déclaré que certains policiers effectuent leur patrouille en portant des vestes par balle périmées. 

Pour sa part, Dwayne Zacharie n’a pas fait mention de problèmes de la sorte à l’intérieur de son corps policier.

Toutefois, il voudrait que ses agents de la paix aient de meilleurs équipements pour améliorer le service. 

«On couperait dans notre électricité pour avoir plus de voitures et améliorer notre service», a illustré M. Zacharie, alors qu’il a fermé la lumière dans une salle du poste des Peacekeepers.  

Criminalité

Dwayne Zacharie a relevé que les agents de la paix à Kahnawake doivent gérer plusieurs vols sur le territoire, en plus d’autres types de crimes. 

Avec le manque d’effectifs, les policiers locaux sur la réserve vivent un plus grand stress lorsque vient le temps d’intervenir lors d’une situation dangereuse.

«Nos membres sont des Peacekeepers 24h sur 7 jours, s’est exprimé M. Zacharie. Les gens de la communauté savent qui ils sont puisque 95% d’entre eux ont grandi à Kahnawake.»

Ces conditions de travail rendent le recrutement très difficile, a-t-il conclu.