Les pitbulls permis sauf à La Prairie

le jeudi 2 juin 2016

Les chiens de race bull-terrier et tout autre hybride issu de cette race, dont les pitbulls, seront autorisés dans cinq des sept municipalités desservies par la Régie intermunicipale de police Roussillon à partir d’août.

C’est ce qui ressort de la refonte de la règlementation sur les animaux que les municipalités ont adoptée ou feront sous peu. Celle-ci doit rentrer en vigueur en août.

La Prairie a décidé de maintenir le bannissement des pitbulls. Quant à Delson qui interdit aussi ce type de chien, il faudra attendre l’élection du nouveau maire, le 19 juin, pour que les élus se prononcent.

«Tous ces aspects ont été discutés, réfléchis afin d’avoir un règlement avec une plus grande portée», a déclaré Amélie Hudon, responsable des communications à la Ville de Sainte-Catherine.

Celle-ci répondait au nom de la mairesse Jocelyne Bates, présidente de la Régie de police.

Mme Hudon a indiqué que les élus et leur greffier respectif avaient participé à l’élaboration de la nouvelle règlementation qui a nécessité deux ans de travail.

Prouver la race

La responsable des communications à la municipalité de Saint-Mathieu, Audrey Arbour Lavoie a mentionné qu’en ciblant les chiens dangereux, toutes races confondues, les municipalités facilitent le travail des policiers et évitent que des procédures judiciaires envers des propriétaires ne soient abandonnées.

Au contraire, si un agent saisit un animal agressif sur la base de sa race [pitbull], il faut juridiquement le prouver.

«Seul un expert [ex. : un vétérinaire] peut légalement identifier la race d’un chien. Cette preuve est difficile et coûteuse à obtenir d’autant plus qu’il y a beaucoup de croisements», ajoute-t-elle.

«Une telle situation, poursuit-elle, annulerait les procédures judiciaires à l’encontre de l’animal et celui-ci pourrait retourner avec son propriétaire malgré son comportement agressif. De plus, les agents de police ne sont pas des experts en race de chien donc, l’article du règlement était rarement utilisé.»

Faux sentiment de sécurité

La décision des municipalités de ne plus interdire de race canine particulière rejoint la philosophie de l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec. Dans un communiqué réagissant à une série d’articles consacrés sur les attaques des pitbulls publiés dans La Presse +, l’Ordre rappelle que le bannissement de races procure un faux sentiment de sécurité.

«En Ontario, où quatre races de type pitbull ont été bannies, les statistiques révèlent que le nombre total de morsures par des chiens a augmenté significativement de 2010 à 2014, passant de 400 à 650. (…) Des villes et même des pays ont ainsi retiré ce type de législation, notamment l’Angleterre», lit-on dans le communiqué.

L’Ordre réitère que la diminution de ces incidents passe par «la responsabilisation de tout un chacun et invite la population à la vigilance qu’un animal ait déjà – ou pas – démontré des signes d’agressivité.»

Toutefois, selon le quotidien montréalais, 89% des 2640 personnes défigurées ou amputées à cause d’un chien en Amérique du Nord entre 2006 et 2015 ont été attaquées par un pitbull.

 

Municipalités qui interdisaient les pitbulls et les acceptent maintenant

Saint-Constant, Sainte-Catherine, Saint-Philippe, Saint-Mathieu et Candiac.

La Ville de La Prairie maintient son interdiction. Dans son ancien règlement, Delson interdisait les pitbulls.

 

Ce que disait l’ancien règlement des Villes sur les pitbulls

«La race bull-terrier, staffordshire bull-terrier, american bull-terrier ou american staffordshire terrier est interdite. De plus, un hybride issu d’un chien de cette race ou de races croisées possédant les caractéristiques substantielles de la race énoncée précédemment est prohibé.»

-Tiré de la règlementation de Saint-Constant