Les postes de police de quartier ont-ils leur raison d’être ?

le vendredi 28 janvier 2022

Le directeur du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Sylvain Caron, a affirmé vouloir fermer et fusionner des postes de quartier en janvier, puis il a reculé quand le dossier est devenu une patate chaude. Cela m’a fait réfléchir à ce modèle pour les corps policiers municipaux à l’ensemble du Québec, comme les nôtres sur la Rive-Sud.

Je me souviens que Jacques Duchesneau, directeur du SPVM de 1994 à 1998, avait découvert les postes de quartier lors d’un voyage à Détroit, aux États-Unis. Il a ensuite implanté cette police dite de proximité. Ça fonctionnait bien à l’époque. En 2022 toutefois, je dois dire que je suis d’accord sur plusieurs points avec M. Caron pour les abolir. Notamment en ce qui a trait aux coûts. Les postes de quartier peuvent coûter cher aux citoyens.  

Je ne pourrais dire combien de citoyens m’ont contacté durant ma carrière afin de me partager qu’ils s’étaient rendus au poste de police de leur quartier la nuit ou le soir, et que personne n’y était pour les aider.

Il y a encore un besoin pour la police de quartier, mais il y a moyen que celle-ci soit présente sans que ce soit dans des postes éparpillés. À Longueuil où on en compte deux, le directeur du Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL), Fady Dagher, fait d’ailleurs partie de ceux qui travaillent pour un nouveau modèle et pour la proximité du corps policier avec la communauté. C’est un pas dans la bonne direction, selon moi.  

Je pense aussi à la Régie intermunicipale de police Roussillon, qui dessert sept villes à partir d’un seul bâtiment. Cette fusion a été utile, ça semble bien fonctionner.

Au bout du compte, est-ce plus important d’avoir des policiers sur le terrain que dans un poste? Oui.

Dans le cas de la Sûreté du Québec qui couvre un très grand territoire, les postes de quartier demeurent toutefois nécessaires. C’est en fonction de la superficie et du nombre de citoyens qu’il faut repenser la formule. Si, pour un délit mineur, certains ne portent pas plainte en personne parce qu’ils sont trop loin du poste ou qu’ils doivent composer le 911 pour la même raison, c’est un problème. C’était d’ailleurs le but premier des postes de quartier.

Ce qui se passe à Montréal est une belle occasion pour que le ministère de la Sécurité publique planche sur le sujet et ouvre la discussion partout au Québec.

10-4!

(Propos recueillis par Gravité Média)