Les psychoéducateurs veulent aider davantage en santé mentale

le mardi 1 mars 2022

Apparu sur les réseaux sociaux pendant la semaine de prévention du suicide au début de février, le mouvement virtuel #mouvementpsychoeds se veut une façon de sensibiliser le gouvernement et les citoyens à l’aide que les psychoéducateurs peuvent apporter pour combler les besoins importants en santé mentale dans la population.

« La psychoéducation est une discipline qui est centrée sur le développement des capacités d’adaptation des individus face à de nouvelles situations. Il s’agit d’outiller les gens afin qu’ils puissent mieux y répondre », indique Julie Girard, psychoéducatrice en pratique privée depuis deux ans dans les MRC Jardins-de-Napierville et de Roussillon.

Les jeunes qui, au début de la pandémie, ont utilisé les écrans comme moyen de régulation du stress et qui ont maintenant de la difficulté à avoir une saine utilisation des jeux vidéo ou encore; les enfants ou les parents qui ont développé des craintes de quitter la maison sont des exemples de cas auxquels les psychoéducateurs doivent faire face avec la pandémie de COVID-19.

Se faire entendre

Le #mouvementpsychoeds a donc commencé à se répandre sur les réseaux sociaux il y a quelques semaines. Il fait écho aux revendications que les psychoéducateurs essayent de faire entendre au gouvernement depuis plusieurs années déjà, assure Mme Girard.

Ce mouvement a trois principaux objectifs. Premièrement, il veut faire connaître davantage le métier auprès des citoyens et démystifier les préjugés qui lui collent. « On veut en finir avec cette perception qui veut que notre profession travaillerait uniquement avec les enfants et dans le milieu scolaire. On fait beaucoup plus que ça », exprime-t-elle.

Ensuite, une meilleure accessibilité aux services de psychoéducation est souhaitée. En effet, à l’heure actuelle, les prestations offertes ne sont toujours pas couvertes par la majorité des compagnies d’assurances, ce qui pousse de nombreuses personnes à se tourner vers d’autres services parfois moins adaptés.

Finalement, le mouvement dénonce le fait que les services soient taxables. Mme Girard estime que cela ajoute des coûts supplémentaires et que la psychoéducation devrait pourtant entrer dans la catégorie des métiers qui devraient être exemptés de taxes.  Plusieurs autres professions en santé sont exonérées de taxes comme l’optométrie, la psychologie, l’ergothérapie ou encore, l’orthophonie.

En date du 31 mars 2020, on comptait 5220 psychoéducateurs à travers la province. En pratique privée, on en retrouve environ 500 selon Mme Girard.