Les sapins naturels de Noël plus rares et coûteux

le mardi 20 décembre 2022

Alors que Noël est à nos portes, les sapins naturels ont fait leur entrée dans plusieurs maisons. L’inflation et la météo, notamment, ont toutefois augmenté leur coût et limité leur coupe cette année, en plus d’en hausser la rareté.  

Une lectrice qui préfère ne pas être nommée a confié au Reflet que 2022 marquera probablement son dernier achat d’un sapin naturel pour les fêtes. Ce, alors qu’elle s’en procure un depuis plus de 20 ans à la mi-décembre. Elle raconte avoir déboursé environ 60$ pour un arbre, plus petit que celui qui décorait sa résidence l’année dernière. Elle avait payé ce dernier environ 45$. Celle-ci estime également qu’elle avait beaucoup moins de choix. 

«J’ai commencé à magasiner un arbre artificiel et, bien que le prix soit raisonnable, ce n’est pas pareil», affirme-t-elle avec une pointe de déception. 

Stéphane Tremblay, gérant à la pépinière Faucher à La Prairie, confirme que les prix ont augmenté de 10$ à 15$ par arbre. Il fait savoir qu’en termes d’inventaire, il en a reçu 30% moins cette année. 

«Il y a eu une forte demande dans les deux dernières années sur le marché américain. C’est populaire et plus payant», dit-il. 

M. Tremblay explique que les producteurs vendent les sapins au même prix à des vendeurs des États-Unis, mais qu’en raison de la valeur du dollar américain, ils retirent un revenu plus élevé de cette source. 

«Alors que j’en reçois normalement 1 300, je n’en ai même pas eu 900, toutes grandeurs confondues.»
-Stéphane Tremblayr
 

De plus, en raison du froid tardif, les arbres n’ont pas pu tous être coupés au moment opportun.

À ses yeux, la qualité et l’esthétisme n’ont pas nécessairement été affectés, mais les arbres ne sont pas du même grade. 

«Ils sont donc un peu moins fournis, mais c’est cela ou pas du tout», déplore-t-il.

Les sapins n’ont pas échappé à l’inflation. M. Tremblay évalue son impact à environ 15%. Il précise cependant que le facteur le plus déterminant est le transport. Une livraison de sapin qui coûtait autour de 800$ a grimpé à 1 500$, cite-t-il en exemple. 

Selon son expérience et puisqu’il faut 7 à 10 ans pour qu’un sapin soit mature, la situation pourrait durer de 3 à 4 ans. 

Sapins et bonne cause

François Martel, qui vend des sapins à Exporail pour la fondation portant son nom, a lui aussi constaté une baisse marquée de son inventaire. 

«J’étais censé recevoir 500 sapins, mais je n’en ai eu que 250 pour ma vente. J’ai tout vendu en 10 jours», soutient-il. 

M. Martel ajoute que les arbres sont toujours aussi populaires, surtout que sa clientèle est fidèle et qu’elle se les procure pour une bonne cause, soit celle de fournir de l’équipement sportif à de jeunes autistes. Pour preuve, une famille se procure un sapin depuis maintenant quatre années consécutives.

Il a amassé 1 800$ alors que son objectif était de 1 500$. Même s’il avait moins d’arbres, plusieurs personnes ont donné directement à sa fondation plutôt que via un achat.  

Nouveau type de sapin de Noël

L’entreprise Titi Sapin, dont la production est située à Franklin, offre depuis 5 ans une solution à ceux qui veulent non seulement avoir un arbre naturel, mais qui voudraient le voir grandir et avoir un sapin écologique. Elle vend des sapins en pot alors qu’ils sont de petites tailles, au prix de 29,99$ plus 20$ de consigne. Ils sont disponibles en ligne et à d’autres points de vente comme chez Espace organique à Longueuil.

Martin Éthier, à la tête de la compagnie, explique que ses arbres ont été 15% plus populaires cette année. 
Les gens peuvent avoir leur sapin à la maison à Noël, le planter par la suite, ou le retourner à l’entreprise pour qu’elle en prenne soin au printemps. Ils peuvent retourner le chercher à la prochaine saison des fêtes, explique-t-il.  

Plusieurs familles achètent un petit sapin en pot afin de le décorer et de le voir grandir avec leurs enfants, se réjouit-il. 
«Ça nous permet aussi d’avoir une relation directe entre producteur et client», souligne M. Éthier.