Les tarifs sur l’acier amputent les profits de Ford de pratiquement 1 milliard $

le dimanche 30 septembre 2018


Article par Olivier Beaulieu

Depuis son entrée à la Maison-Blanche, le Président des États-Unis d’Amérique accumule les controverses et suscite la plupart du temps la frustration de ses alliés. Pour le marché automobile, l’un des plus importants au pays, M. Trump a reçu de vives critiques des hauts dirigeants suite à l’imposition de tarifs à l’importation de certains matériaux comme l’acier et l’aluminium en mars dernier, des matériaux importants dans la construction d’une voiture. Conséquence de cette décision vivement contestée, Ford déclare avoir perdu un milliard en revenu alors que Honda affirme avoir perdu plusieurs centaines de millions de dollars.

En conférence chez Bloomberg à New York, le PDG de Ford James Hackett a déclaré que ces tarifs faisaient très mal à l’entreprise. Les prévisions de la multinationale évaluent actuellement l’impact des augmentations tarifaires. Elle soutient qu’une augmentation des coûts de production qui perdure se répercutera forcément chez les consommateurs. Rick Schostek, le vice-président directeur de la division nord-américaine de Honda, a quant à lui affirmé devant un comité sénatorial américain que cette tarification excessive avait fait augmenter ses coûts de production liés à l’acier de 90%. De plus, le manufacturier asiatique affirme assumer des contrecoups de cette mesure avec le Canada et la Chine lors de l’exportation de ses tondeuses.

Malgré des efforts de la part des deux manufacturiers, les consommateurs étatsuniens pourraient devoir payer le prix de ces enfantillages. Suite aux efforts de production locale de Ford, le manufacturier a constaté une hausse du prix de l’acier chez ses fournisseurs nationaux. Puisque le marché est protectionniste, les fournisseurs locaux voient leur demande croître, ce qui motive une hausse des coûts.

À l’heure qu’il est, les acteurs du marché automobile restent sur leurs gardes. Le 23 mai dernier, le Président Trump a laissé une porte ouverte concernant une seconde augmentation des tarifs sur les véhicules et les importations de certaines pièces. Selon les chiffres avancés par l’agence Reuters, cette surtaxe pourrait forcer les manufacturiers à hausser le prix de leurs voitures de 1 800 $ à 5 700 $, selon le modèle et le marché, ce qui aurait comme impact la mise à pied de 300 000 travailleurs.