Les Voltigeurs retirent le chandail de Guillaume Latendresse

le lundi 9 janvier 2017

Dix ans plus tard, Guillaume Latendresse est de retour là où tout a commencé. Entouré de sa famille, dont ses deux enfants, il est devenu le 8e immortel de l’histoire des Voltigeurs de Drummondville, samedi soir, dans le cadre des festivités entourant le 35e anniversaire de ce club de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ).

Fier et ému, le natif de Ville de Sainte-Catherine a vu son chandail numéro 22 rejoindre celui de son ancien coéquipier Derick Brassard au plafond du vétuste aréna du Centre Marcel-Dionne.

L’homme de 29 ans n’a pu contenir ses larmes en remerciant ses parents pour leurs efforts et son frère Olivier, un exemple pour lui. Évoluant en Autriche, l’attaquant de 30 ans n’a pu se déplacer pour l’occasion, mais pas moins de 80 membres du clan Latendresse étaient réunis dans les gradins. Une quinzaine d’anciens coéquipiers, dont Frédéric St-Denis, Louis-Philippe Martin et Kevin Mailhot, étaient aussi sur place.

Une fois de plus classique et très réussie, la cérémonie organisée par les Voltigeurs a permis aux partisans de démontrer leur amour envers Latendresse. À un certain moment, la foule s’est mise à scander «Gui! Gui! Gui!», comme à la belle époque.

«Ça a été une chance d’avoir des partisans en or comme vous. Je me sens chez nous à Drummondville», a répondu Latendresse.

Il a reçu des félicitations de quelques personnalités par l’entremise d’un hommage vidéo.  

En entrevue avant la cérémonie, Latendesse n’avait pas caché son excitation.

«Je me sens vraiment choyé. Les Voltigeurs, c’est le premier tremplin que j’ai eu dans ma carrière, a-t-il affirmé. Les gens ici ont été tellement généreux. C’était spécial de jouer dans cet amphithéâtre.»

Il s’est dit fier d’avoir contribué à la relance de la concession durant sa carrière, entre 2003 et 2006. Après être passés bien près de déménager au tournant du millénaire, les Voltigeurs ont remporté la coupe du Président en 2009.

«Quand je suis arrivé, c’était plus difficile, mais aujourd’hui, les Voltigeurs sont une organisation quasiment de niveau professionnel. Je retire une fierté d’avoir fait partie de ce vent de renouveau avec mes coéquipiers», a affirmé celui qui est analyste à RDS et entraîneur des Riverains midget AAA à Sainte-Catherine.

Apprendre dans l’adversité

De quelle façon les Voltigeurs ont-ils changé la vie de Guillaume Latendresse?

«À tous les niveaux! Mon premier camp a été difficile, tout comme mon retour à 18 ans, alors que j’étais passé près de rester avec les Canadiens. Mon passage ici m’aura appris à faire face à l’adversité et à travailler en équipe, a-t-il répondu. C’est pourquoi je trouve que c’est un sport exceptionnel. Car si tu travailles en équipe, même après ta carrière, tu vas avoir du succès.»

Sa participation au championnat mondial junior en 2006 aura également été un moment difficile.

«Je devais jouer sur le premier trio, mais je me suis retrouvé sur le quatrième. Aujourd’hui, avec le recul et la maturité, je suis fier de la façon dont j’ai réagi. Je suis resté positif et j’ai trouvé des façons d’aider les gars. Même si ça n’a pas été parfait, cette médaille d’or m’a appris beaucoup», -a-t-il avoué.

Confronté à des critiques tout au long de sa carrière, tant dans les rangs juniors que dans la Ligue nationale de hockey, Latendresse assure bien composer avec cette pression.

«Ça fait partie du hockey. Peu importe ce que tu fais, quelqu’un va te critique, fait-il remarquer. C’est facile à faire dans notre salon ou derrière l’ordinateur sans avoir joué. Même certains amis ne comprennent pas à quel point le junior majeur est un niveau relevé. Je vis bien avec ça: c’est pourquoi je me suis lancé dans le coaching.»

Parmi ses plus beaux souvenirs, Latendresse a identifié la rivalité contre les Cataractes et les Tigres. Il estime d’ailleurs que ça manque au hockey d’aujourd’hui.

«Le hockey junior a changé. Le stuff de junior, ça n’existe plus, mais j’aimerais ça que ça reste. Quand les entraîneurs préparent un affrontement dans les médias une semaine à l’avance, ça amène une autre dynamique. Il y a plus d’intensité dans les matchs, une petite étincelle qui élève le jeu d’un cran. Ça rend tout le monde meilleur, parce que tout le monde affronte plus d’adversité», a conclu le héros de la soirée.