Bien qu’elle ne se soit pas encore totalement remise de la blessure qui l’a privée des Jeux paralympiques en mars 2022, Frédérique Turgeon est montée sur la troisième marche du podium en descente aux Championnats du monde de ski para-alpin en Espagne, le 25 janvier. Puis, elle a remporté l’or et l’argent à la Coupe du monde d’Autriche dans cette même épreuve, deux semaines plus tard.
La para-skieuse qui s’exécute seulement sur sa jambe gauche s’est déchiré le quadriceps lors d’une descente d’entraînement à Pékin il y a un an. De cet accident qui a mis fin abruptement à son rêve paralympique, la Candiacoise en a conservé des séquelles physiques qui l’affectent encore aujourd’hui.
«Ma jambe est encore faible et elle se fatigue plus rapidement, explique celle qui a parfois de la difficulté à terminer certains parcours. J’ai fait assez de réadaptation pour être capable de participer à des compétitions.»
Ironiquement, c’est en descente qu’elle a brillé lors de ses dernières performances.
«La descente me fait encore peur et je dois reconstruire ma confiance. Mais je prends mon temps pour apprivoiser la pente et ma confiance revient peu à peu. Je suis fière d’être passée au travers», confie celle qui ne se décrit pourtant pas comme une skieuse de vitesse.
«Ce sont des résultats drôles, voire inattendus, en descente», enchaîne-t-elle.
En remportant le bronze aux Mondiaux, Frédérique Turgeon a ainsi accompli l’objectif qu’elle s’était fixé d’obtenir une médaille.
«Un podium en quoi? Je considère être bonne dans toutes les disciplines, donc je ne le savais pas», explique la jeune femme de 23 ans.
Celle qui avait gagné trois médailles à cette même compétition en 2019 a perdu du temps sur les sections à plat, mais en a gagné dans les segments plus difficiles, analyse-t-elle.
«Ma ligne était la plus efficace, même si elle était bizarre», convient-elle en riant.
Puis, en Autriche, la Candiacoise affirme qu’elle «a tout laissé sur la piste».
Serré jusqu’à la fin
Avec deux étapes de Coupe du monde à faire, elle s’approche du Globe de cristal remis à la meilleure para-skieuse en descente de la saison. Elle est à égalité avec l’Allemande Anna-Maria Rieder en première position du classement.
«J’aime quand c’est serré, ça rend les choses plus excitantes et plus difficiles, soutient-elle. Mais, évidemment, je veux mettre la main dessus.»,
Les deux rivales se retrouveront au sommet de la montagne en Italie, du 7 au 12 mars, puis en Autriche, du 27 au 31 mars, où elles se disputeront le trophée ultime.
