L’importation de son chiot refusée au dernier moment

le mardi 19 juillet 2022

Eric Bérubé est autant déçu que confus. Le projet qu’il chérissait depuis plusieurs mois d’importer un chiot de race de la France a avorté au dernier moment; à l’embarquement de l’animal sur le vol de Paris-Montréal, le 14 juin. Et ce, bien qu’il avait fait les démarches pour s’assurer que les documents soient conformes. 

Cette mésaventure lui laisse un trou de plus de 5000$ dans le portefeuille, en plus d’avoir réduit son cœur en miettes.

«Je m’étais attaché à ce petit chiot-là, raconte le résident de Saint-Hubert. Ça faisait un moment que je l’avais choisi et que je correspondais avec l’éleveuse, qui m’envoyait des photos et des vidéos de lui pour que je suive sa croissance depuis sa naissance en février.» 

M. Bérubé est d’autant plus peiné qu’il a pourtant suivi les règles d’importation pour que son berger beauceron puisse venir vivre ici. Tomahawk étant issu d’une lignée championne, il chérissait le projet d’en faire de l’élevage. 

Il avait rempli et reçu son permis d’importation de l’Agence canadienne d’inspection des aliments. Pour sa part, la multinationale Goldenway Pets avait fourni les documents pour sa venue au Canada, alors que son vétérinaire avait donné l’assurance par écrit qu’il pourrait placer le chiot en quarantaine à sa clinique à son arrivée, si c’était nécessaire.  

C’est au moment de l’embarquement sur l’avion à destination de Montréal que son projet est tombé à l’eau.

«Le vétérinaire du gouvernement canadien m’a appelé pour me dire que le permis émis par l’Agence canadienne d’inspection des aliments n’était pas bon, qu’il fallait l’amender et qu’il était mieux de ne pas faire venir le chien au Canada parce qu’il pourrait être retourné, raconte-t-il. Les règles du jeu ont été changés à la dernière minute.»
 

«Le père du chiot est champion du monde! L’éleveuse a vendu des chiens aux États-Unis, en Europe et en Scandinavie, en plus du sperme en Australie.»
– Éric Bérubé

 

On lui a expliqué que l’amendement prévoit que les services vétérinaires centraux en France doivent visiter l’élevage, et que le délai pourrait être de quelques mois en raison des vacances estivales. 

L’homme s’est résigné à ne pas faire subir 12 heures de vol à l’animal. Déjà, que le chiot était parti d’Aiguillon en voiture pour se rendre à Bordeau, d’où il était monté dans un avion pour Paris dans les dernières heures. 

«J’ai dû renoncer à mon chiot, car il sera trop vieux si j’attends à la fin de l’été, confie-t-il. C’est un chien qui doit être dressé très tôt.»

On lui a expliqué que l’amendement prévoit que les services vétérinaires centraux en France doivent visiter l’élevage, et que le délai pourrait être de quelques mois en raison des vacances estivales. 

Deux poids, deux mesures ?

À ce jour, l’Agence canadienne d’inspection des aliments ne lui a pas expliqué pourquoi elle a exigé un amendement à son permis d’importation au dernier moment. Le Journal n’a pas eu plus de réponse, malgré deux courriels et un appel.

Déçu et un peu en colère, M. Bérubé a écrit au député fédéral de la circonscription de Longueuil – Saint-Hubert, Denis Trudel, pour lui raconter sa mésaventure et déplorer les règles en vigueur au pays.

«Un chiot vacciné, vu par un vétérinaire à deux reprises et provenant d’un réputé éleveur français, qui a exporté des chiens aux États-Unis, en Australie et dans plusieurs pays européens, ne peux pas entrer au Canada. Cependant, les portes sont grande ouvertes pour des gens sans papiers, sans vaccins et sans connaitre leurs revendications politiques, religieuses ou autre», lui a-t-il écrit en parlant des réfugiés qui entrent par le chemin Roxham à Lacolle.

M. Bérubé n’a pas eu de réponse du député. Le Courrier du Sud, qui l’a contacté, non plus.

La seule consolation dans son histoire, l’éleveuse et la compagnie Goldenway Pets lui ont fait un crédit d’ici à ce qu’il se procure un autre chien. 

(Avec la collaboration de Lilian Largier)