En réunissant neuf femmes qui, par la voie du témoignage, abordent la question de l’infertilité dans L’ego de l’infertilité, l’éditrice Kate Lalic a voulu combler un vide avec un premier livre de ce genre au Québec et créer une communauté autour de ce sujet délicat.
Insémination, fécondation in vitro, donneur de spermes; de multiples parcours sont racontés avec sincérité, émotions… et conseils.
«C’est un recueil à la Chicken soup for the soul, on colle un peu à ça, évoque la Longueuilloise originaire de Brossard. Quelqu’un qui lit ces histoires peut être sensibilisé et s’y identifier, même si ça ne correspond pas exactement à ce qu’elle a vécue.»
Son souhait de créer une communauté est né du constat qu’il peut être difficile pour des personnes vivant un parcours en fertilité de trouver des ressources pour les accompagner. «Il existe des groupes Facebook, mais ce sont beaucoup des questions et réponses. Il y a un peu de littérature, mais ça ne colle pas toujours à toutes les réalités», ajoute-t-elle.
C’est d’ailleurs au sein d’un groupe Facebook qu’elle a trouvé des femmes prêtes à témoigner de leur vécu. Bien que ce soit un sujet quelque peu tabou, il n’a pas été difficile de les convaincre.
«Il y avait un processus de sélection. Je voulais m’assurer qu’elles soient prêtes à s’investir pendant quelques mois, précise Kate Lalic. Mais plusieurs avaient déjà mis par écrit des réflexions, leur histoire. L’écriture et la lecture ont quelque chose de très thérapeutique.»
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Kate Lalic (Photo: Gracieuseté)
Obstacles
L’éditrice croit que cet ouvrage constitue une importante contribution «à la prise de conscience sur les défis liés à la fertilité et à l’importance du soutien et de la solidarité dans ce parcours».
Parmi ces défis et obstacles, l’aspect de la santé mentale est majeur et constitue un élément central des témoignages de l’ouvrage. «Un processus de fertilité donne à vivre toute une gamme d’émotions, c’est un deuil à chaque étape», relève-t-elle.
L’ego de l’infertilité aborde aussi l’aspect social de la vie qui peut être affecté par un processus de fertilité. «Certaines peuvent se détacher d’une amie qui tombe enceinte, elles ne vont plus à des partys… C’est toute la question de à qui et comment tu en parles», indique Mme Lalic.
Aux yeux de l’éditrice, «tous les chapitres sont incroyables», mais elle admet que le dernier témoignage du livre, au goût doux amer, offre un magnifique exemple de résilience. «C’est une très belle histoire», mentionne-t-elle sans en dévoiler davantage.
Ne pas s’oublier
À propos du titre de l’ouvrage, Kate Lalic explique qu’il réfère à ce «Moi qui prend en charge, la petite voix en soi qui prend beaucoup de place».
«Durant un parcours de fertilité, l’infertilité accapare toute la place. Il faut jouer avec cet ego, pour le contrôler, d’une certaine manière et ne pas s’oublier en tant que personne», insiste-t-elle.
Le livre est actuellement en prévente sur le site www.egoinfertilite.com. Son lancement est prévu à l’automne.
Une série documentaire
Une série documentaire, produite par Les Productions JED Lab Inc., mettra en scène des femmes qui traversent un parcours en fertilité, en plus d’experts en fertilité, psychologues et sociologues. En quête de vie : parcours intimes d’infertilité, animée par Kate Lalic, se déploiera en dix épisodes. Ces derniers aborderont les défis physiques, émotionnels et sociaux liés à l’infertilité. En Amérique du Nord, l’infertilité touche environ un couple sur six. La série, actuellement à l’étape de préproduction, s’intéressera notamment à l’Afrique, qui est sur le point de devenir le continent le plus peuplé, mais où l’infertilité demeure un sujet tabou.