VIDÉO – La Nuit des sans-abris rappelle que l’itinérance existe en banlieue

le mardi 25 octobre 2022

Plusieurs organismes ont organisé, le vendredi 21 octobre, la Nuit des sans-abris à Châteauguay. Le but de cette vigile de solidarité était de sensibiliser les élus et la population à la présence de l’itinérance dans la région.

Les Nuits des sans-abris ont lieu au Québec depuis les années 1980, a indiqué Marie Pier Gendron, directrice générale de L’Élan des jeunes, un organisme qui offre de l’hébergement aux jeunes en difficulté, et qui est l’un des organisateurs de l’événement. Ces soirées se tiennent dans la région depuis 2012.

«On se rendait compte que de plus en plus que les municipalités, les villes [disaient] ‘bien, non, l’itinérance, ça n’existe pas chez nous’, a-t-elle expliqué. Des itinérants, il y en a partout. La différence, c’est que l’itinérance sur le territoire de Jardins-Roussillon est plus cachée.» Ce sont des personnes qui dorment dans leur voiture, ou qui épuisent leur réseau de contacts en faisant du couch surfing.

 

Des gens mal logés

La banlieue compte également «énormément» de gens mal logés, a ajouté Bertrand Loiselle, directeur de l’OMH de Châteauguay.

«Tu couches pendant quatre mois sur le divan de ton chum dans un trois et demi, ou tu es une mère avec deux enfants qui va chez son ex ou chez ses parents qui ne sont pas très riches, dans un cinq et demi, a-t-il illustré. Tu n’es pas dans la rue, mais la qualité de vie a radicalement diminué.»

Selon lui, c’est un problème de santé publique «parce qu’on peut mal manger, mal s’habiller, mais on ne peut pas mal payer son logement». Les gens vont donc payer leur loyer, mais couper en nourriture et vêtements.

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Linda Gervais, directrice générale du Réseau d’information et d’aide aux personnes assistées sociales, et Bertrand Loiselle, directeur de l’OMH de Châteauguay, ont dressé un portrait de l’itinérance dans la région. (Photo : Le Soleil de Châteauguay – Paula Dayan-Perez)

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Des participants se sont réunis autour d’un brasero. (Photo : Le Soleil de Châteauguay – Paula Dayan-Perez)

La ligne d’urgence organisée par l’OMH de Châteauguay, qui dessert le territoire de Jardins-Roussillon, a traité plus de 130 demandes depuis trois mois, indique M. Loiselle. De ces gens, 77 étaient admissibles au programme du soutien au logement du gouvernement du Québec qui leur aurait permis de payer leur loyer avec seulement 25% de leurs revenus. Toutefois, environ la moitié de ces ménages ont trouvé un endroit où habiter dans un contexte de pénurie de logements.

«Souvent les personnes démunies ont différents problèmes pour se présenter, d’être accompagnées, d’avoir leur crédit bon, etc, a indiqué le directeur de l’OMH. Donc, les propriétaires font énormément de discrimination.»

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Des activités, telles qu’un atelier de tricotage, étaient organisées. (Photo : Le Soleil de Châteauguay – Paula Dayan-Perez)

Plusieurs activités étaient organisées lors de l’événement dans le stationnement de la paroisse catholique Sainte-Marguerite-d’Youville sur le boulevard Saint-Jean-Baptiste, dont des prestations artistiques et des témoignages de personnes qui ont vécu des situations d’itinérance. Audrey De L’Étoile, qui a séjourné à l’Élan des jeunes pendant trois mois en 2014, a fait part de son expérience avec l’organisme.

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La Rencontre Châteaugoise avait préparé de la nourriture à partager pendant la nuit. (Photo : Le Soleil de Châteauguay – Paula Dayan-Perez)