Loin des yeux, mais toujours près du cœur

le mercredi 12 octobre 2016

Lorsque leur fille Amélie a annoncé son intention de s’établir au Portugal pour des raisons à la fois professionnelles et amoureuses, ses parents Carole et Guy Benoit, n’ont pas été surpris. Le couple de La Prairie a fait en sorte de développer l’autonomie de leurs quatre enfants dès leur jeune âge.

«Amélie est une personne très indépendante et ce n’est pas négatif de l’affirmer. Elle n’avait pas l’âme d’une voyageuse. C’est plutôt au moment où elle a fait son cours au cégep Marie-Victorin en design de mode qu’elle a vu qu’il y avait peu de débouchés dans ce domaine au Québec. Elle voulait à ce moment travailler en Europe. Je trouvais sa décision très logique», raconte sa mère.

C’est en 2009, à l’âge de 30 ans, qu’Amélie Benoit quitte le Québec. À son désir de réaliser de nouveaux défis professionnels s’ajoutait aussi une histoire d’amour. À l’époque, elle avait rencontré son futur amoureux, un homme originaire du Portugal qui étudiait à Montréal.

«Il prévoyait finir ses études à Lisbonne. L’amour a fait aussi en sorte qu’Amélie est partie. Elle s’est installée dans la famille de son conjoint qu’elle a marié par la suite.

C’est un gentil garçon, je n’avais donc pas de crainte concernant sa sécurité. De plus, Lisbonne est une ville magnifique», poursuit Mme Benoit.

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Les parents d’Amélie ont accueilli sans étonnement l’annonce du départ de leur fille.

«Il n’y a pas eu de pleurs du tout, mais je me questionnais à savoir si elle allait trouver du travail. C’était le point d’interrogation. Ce n’est pas évident, quand tu viens de l’étranger, d’avoir un emploi qui répond à tes attentes, tes aspirations», indique Mme Benoit.

Son mari Guy, selon elle, manifestait une certaine inquiétude.

«Il est un peu plus père poule, c’était une de ses filles qui partait après tout [le couple a deux garçons, deux filles], mais il ne pouvait pas faire grande chose, concède-t-elle. On ne peut pas attacher nos enfants. On ne peut plus vivre dans notre petit patelin. Les jeunes d’aujourd’hui voyagent énormément.»

Mme Benoit mentionne qu’elle se serait fait du souci si Amélie avait choisi de s’installer dans un pays politiquement instable ou tout autre lieu où les droits des femmes ne sont pas reconnus.

 

Skype et retrouvailles

Malgré le fait que sa fille demeure à l’étranger, Carole Benoit est régulièrement en contact avec elle grâce aux réseaux sociaux et autres moyens de communication.

«La technologie d’aujourd’hui nous a aidés, notamment avec le magnifique Skype. Maintenant, on s’écrit sur Messenger. J’ai plus de conversation avec ma fille depuis qu’elle est en Europe que lorsqu’elle était à Montréal pour ses études», relate la principale intéressée.

Elle souligne la facilité de l’utilisation de ces outils technologies. C’est ce qui lui a d’ailleurs permis de la rassurer rapidement lors des attentats de Paris survenus en novembre 2015.

«Amélie se déplace beaucoup pour son travail: Londres, Paris, Berlin, Hong-Kong, Pékin et Istanbul. Quand il y a eu les attentats à Paris, j’ai pris mon téléphone pour communiquer tout de suite par Messenger pour savoir où elle se trouvait. Elle m’a répondu qu’elle était à Vigo [Espagne] et de ne pas m’inquiéter», relate la mère de famille.

Lorsque leur fille traverse l’océan pour venir voir ses parents, c’est jour de fête.

«C’est sû qu’on organise un gros party. C’est un moment de se retrouver en famille avec tous nos enfants», termine Mme Benoit.

 

Espagne

Amélie Benoit a pu trouver du travail dans son domaine. Après avoir vécu quelques années au Portugal, elle s’est établie à Vigo, dans la province de Pontevedra, en Espagne. Elle est aide-designer pour la compagnie Bimba Y Lola, une entreprise de mode féminine, la deuxième en importance au pays.

Combien de Canadiens vivent à l’étranger ?

 

Impossible de répondre à cette question. Tant du côté de l’Institut de la statistique du Québec que de Statistique Canada, on ne connaît pas la réponse. Dans ce dernier cas, l’organisme fédéral a référé notre demande aux Affaires mondiales Canada qui n’a pu donner suite à notre demande.

 

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