Une mairesse bien en selle sur son scooter

le mardi 14 août 2018

D’une ville à l’autre, le moyen de transport d’un élu diffère. Si certains maires ont leur chauffeur privé, Doreen Assaad, elle, se promène dans les rues de Brossard bien agrippée aux poignées de son scooter.
Qu’il s’agisse d’une simple journée à l’hôtel de ville ou d’un événement politique, la mairesse de Brossard se rend à ses rendez-vous estivaux en robe et en talons hauts, assise sur sa «mopette», une Yamaha Vino 50cc.
Doreen Assaad est actuellement en attente de sa prochaine voiture, la nouvelle Bolt de Chevrolet, un véhicule 100% électrique.
La raison de ce changement de voiture et de ce tournant écologique est bien simple pour la mairesse.
«Ce n’était pas une question d’image, assure Doreen Assaad. En tant que mairesse, avec de nouveaux membres au conseil municipal, je tenais à démontrer que nous avions la responsabilité de toujours montrer l’exemple.»
En entrevue avec Le Brossard Éclair, elle utilise une expression bien connue qui illustre bien ses propos: «Il faut que les bottines suivent les babines».
 
Écologique, mais aussi économique
La mairesse jure être en mesure de parcourir 200 kilomètres avec 5$ d’essence sur son scooter. Sa future voiture, elle, ne lui coûtera pas un sou d’essence.
«L’idée de ne pas être dépendante de l’essence est une liberté totale. J’ai hâte de vivre cette expérience-là, expose-t-elle. J’ai le privilège de vivre et de travailler à Brossard. Je n’ai pas besoin de prendre l’autoroute.»
Le seul inconvénient? Le boulevard Taschereau, que la mairesse dit ne pas emprunter, sauf en dernier recours, question de ne pas importuner les automobilistes.
«Je choisis les chemins qui m’amènent moins souvent sur Taschereau, dit-elle en riant. Ça roule bien, mais je n’aime pas frustrer les gens autour de moi qui conduisent à 70km/h.»
La mairesse observe qu’elle ne se fait pas tant remarquer, à l’exception des employés de la Ville qui lui envoient la main lorsqu’ils la croisent.
«Si les gens ne le savaient pas, là, ils vont le savoir!» constate-t-elle toutefois.
 
Effort brossardois
Doreen Assaad considère Brossard bien adaptée pour les déplacements en petite mobylette.
«Nous cherchons à améliorer tout notre réseau et à encourager d’autres moyens de transport, vante la mairesse. Mon scooter fait partie du domaine de l’automobile, mais nous développons également tout ce qui est piétonnier et cyclable.»
Sur le plan de l’urbanisme, Brossard a démontré «beaucoup de leadership auprès des promoteurs pour trouver des moyens d’adapter le concept LEED [Leadership in Energy and Environmental Design, normes de construction «vertes»] à la saveur de Brossard, de façon à ce qu’il y ait des éléments dans chaque projet», indique la mairesse, fière de l’orientation de la Ville.
Brossard tente que chaque projet soit de plus en plus écoresponsable, dans un but de développement durable, intégrant entre autres les bornes électriques, la récupération de pluie, les supports à vélo, etc.
«Présentement, on discute d’espacer les bâtiments pour permettre la plantation d’arbres. C’est une façon d’éviter l’étalement urbain et de s’assurer qu’il y ait des espaces verts. Oui, on bâtit en hauteur, mais tout doit être fait dans le respect des citoyens. On veut penser aux générations futures.»
La Ville n’a pas revu le compte de dépenses de la mairesse en raison de ses déplacements en scooter, cette dernière n’étant pas remboursée pour ses déplacements sur le territoire.
 
Poser des gestes verts
Doreen Assaad qualifie ses actions écologiques à la maison d’embryonnaires; un pas à la fois.
«On est une famille de six, on fait donc beaucoup de recyclage. Le compostage, je n’ai pas encore été capable d’embarquer. On sait que ce sera offert à Brossard en 2020-2021. Dans certains secteurs, c’est déjà commencé», indique-t-elle.
Comme l’initiative n’est pas encore dans son secteur, elle avance qu’elle s’y mettra le temps venu.
Sa fille de 13 ans semble être la bougie d’allumage à son domicile.
«C’est par l’entremise de nos enfants qu’on apprend. Ce sont eux qui m’encouragent. Ma fille aimerait qu’on soit «zéro déchet», mais on n’est pas rendu là encore. On essaye tout le temps de réutiliser, mais ce n’est pas évident. Au moins, on sait qu’on gaspille moins.»