Elle marchera 500 km pour plus de logements sociaux

le mardi 8 mai 2018

 Tandis que les candidats aux élections provinciales vont user leurs souliers pour gagner des appuis à la fin de l’été, Sylvie Moreau va marcher pour les encourager à bâtir plus de logements sociaux.
Sa canne blanche à la main et ses petites-filles en tête, la dame de Beauharnois va parcourir les quelque 500 km qui séparent Ottawa de Québec, entre le 2 et le 29 septembre.
Elle ne sera pas seule. Plusieurs braves participeront à ce pèlerinage organisé par le FRAPRU sous le thème «De villes en villages pour le droit au logement». Francine Legault, de Sainte-Catherine, prévoit aussi franchir la distance.
«J’ai des bons souliers. Je suis équipée pour veiller tard!» a lancé Mme Moreau lors de l’annonce de l’initiative à Beauharnois le jeudi 3 mai.
Elle-même n’habite pas un logement social, a-t-elle précisé. Elle est sensible à la cause et soutient notamment la Comité de logement Beauharnois ayant connu des difficultés à se loger dans le passé.
«Handicapée visuelle avec de jeunes ados, j’en ai vécu des injustices», a-t-elle témoigné.
Comme les étudiants font partie des locataires vulnérables, Sylvie Moreau a dit marcher pour la cause aujourd’hui mais aussi en espérant que ses petites-filles Léana, 2 ans, et Olivia, 1 an, puissent bénéficier d’un logis abordable et en bonnes conditions à l’heure de fréquenter le cégep ou l’université.
«On veut juste un logement décent où on n’est pas pris à la gorge», a-t-elle insisté.
La moitié du revenu au loyer
«Selon le recensement de 2016, 23 750 ménages locataires de la Montérégie consacrent plus de la moitié de leur revenu pour se loger, au détriment de leurs autres besoins essentielsMarie-José Corriveau, porte-parole du FRAPRU.
Intervenant communautaire de La Maison la Virevolte de Longueuil, Déric Noël-Lagacé a fait part que les besoins étaient criants dans sa ville.
«À Longueuil, il y a seulement 9 % de logements sociaux alors que la moyenne est de 11 %», a-t-il déploré.
«À Longueuil, on a 2000 demandes en attentes d’un HLM. C’est autant que le nombre d’unités existantes», a renchéri Marjolaine Tapin, directrice du Comité Logement Rive-Sud.
Surplus budgétaires
Marie-José Corriveau a estimé que le gouvernement du Québec avait maintenant les moyens d’investir davantage dans le logement social.
«Ça va mieux, c’est le temps que ça soit notre tour», a-t-elle lancé.
Le FRAPRU souhaite que la population se joigne aux marcheurs le long du parcours et que le droit au logement fasse parler de lui peu avant les élections générales du 1er octobre.