Marie-Ève Beauchemin-Nadeau a encore le goût de lever des barres

le mercredi 17 août 2016

Jeux olympiques de Rio. Première tentative à l’arraché ratée à 98 kg. Deuxième essai réussi à 98 kg, mais troisième raté à 103 kg. À l’épaulé-jeté, réussite à 130 kg au premier essai, mais échecs lors des tentatives suivantes à 135 et 136 kg. Total: 228 kg, soit 11 kg de moins en 2012.

L’haltérophile Marie-Ève Beauchemin-Nadeau n’avait rien à fêter avec sa 9e place chez les moins de 69 kg aux Jeux olympiques de Rio le 10 août, elle qui avait obtenu la 8e place à ceux de Londres en 2012. Mais l’athlète de 27 ans du club Fortius de Brossard s’est consolée en ayant au moins obtenu un total officiel, malgré des genoux en compote.

«Immédiatement après ma compétition, j’étais déçue de mon résultat, mais contente d’avoir au moins des résultats officiels, a-t-elle indiqué en entrevue dimanche. Depuis, j’ai relativisé les choses, mais ma pensée reste la même: mon but principal était de lever au moins une barre à chaque épreuve et je l’ai fait. Pour ce qui est de ma compétition, mon rang n’aurait pas bougé beaucoup même si j’avais eu de meilleurs résultats. Comme je ne contrôle pas ce que les autres font, ma tâche était de lever mes barres potentielles et je ne l’ai pas fait; je suis donc déçue à ce chapitre-là.»

Manque de technique, manque de force

Pour Marie-Ève, différents détails ont causé sa modeste performance.

«Sur le plan des blessures, les choses allaient bien, surtout que j’étais entourée d’excellents spécialistes, a-t-elle dit. Mais à l’arraché, la technique a fait défaut. Je soulevais les barres au-dessus de ma tête, mais jamais au bon endroit.

«Puis, à l’épaulé-jeté, ce fut le contraire; ma technique était bonne, mais mes jambes n’étaient pas assez fortes pour compléter mes barres, a-t-elle poursuivi. Ça m’a déçue, car je suis une athlète qui ne manque jamais de force. C’était seulement la 2e fois que ça m’arrivait en carrière, l’autre étant au mois d’avril, alors que mes genoux me faisaient mal.»

Celle qui est aussi passée de la catégorie des 75 kg (record personnel de 250 kg en 2014) à celle des 69 kg ne regrette pas son choix.

«C’est vrai que j’aurais obtenu à peu près le même classement sans m’imposer un long régime, mais si j’avais été en santé, j’aurais vraiment mieux fait. C’était le bon choix à faire», estime-t-elle.

Celle qui sera de la cérémonie de clôture profite de la suite de ses Jeux au maximum.

«Moi qui aime particulièrement regarder la nage synchronisée, je tente de visiter plusieurs sites de compétition et d’encourager les athlètes canadiens. Ce fut le cas avec mon collègue haltérophile Pascal Plamondon, qui a établi un record canadien. Surtout que le site d’haltérophilie est tout près de notre hébergement. Ce sont possiblement mes derniers Jeux alors, j’en profite.»

La santé décidera de la suite

Le mot «possiblement» est important, car la Candiacoise n’a pas mis de date limite à sa carrière.

«Un tas de choses peuvent arriver prochainement et je ne regarderai pas loin dans le temps. J’aime toujours lever des barres et je me suis encore entraînée avec plaisir, hier. À court terme, c’est ma santé qui décidera de la suite des choses; je ne voudrai pas dépasser les limites de mon corps. Je suis inscrite aux prochains Championnats mondiaux universitaires en novembre au Mexique et j’y serai si ma santé le permet. Tout se fera étape par étape», a-t-elle conclut.