Il y a trois ans, l’Impact de Montréal échangeait Maxime Crépeau aux Whitecaps de Vancouver, lui donnant ainsi une véritable occasion de se faire valoir comme partant. Le gardien de Candiac a non seulement saisi sa chance, mais il est aujourd’hui un des meilleurs à sa position dans la Major League Soccer (MLS). L’athlète a rencontré Le Courrier du Sud pour revenir sur sa dernière saison.
Si Maxime Crépeau avait présenté son bilan de saison le 4 août, son discours aurait peut-être été différent.
Ses Whitecaps étaient derniers au classement de leur conférence et l’équipe canadienne, pour laquelle il défendait également le filet, venait de se faire éliminer en demi-finale de la Gold Cup par le Mexique, sur un but crève-cœur dans les dernières minutes du match.
Les mois suivants ont toutefois permis au gardien de finir sa saison en crescendo. Les Whitecaps ont retrouvé leur domicile à Vancouver après un exil forcé aux États-Unis en raison de la Covid et ils en ont profité pour enchaîner les victoires, se qualifiant même en séries pour la première fois depuis 2017.
«J’ai prouvé que je pouvais jouer dans cette ligue. Ensuite j’ai prouvé que je pouvais être parmi les meilleurs. Maintenant, c’est de prouver que je peux me maintenir parmi les meilleurs.»
-Maxime Crépeau, gardien de but des Whitecaps de Vancouver et d’Équipe Canada
De plus, l’équipe canadienne a rebondi de sa défaite en Gold Cup et se classe aujourd’hui au premier rang du classement de qualification pour la Coupe du Monde.
«Selon moi, c’est ma meilleure année, a indiqué le gardien de but. À Vancouver, on était dernier, mais je savais que je maintenais un haut niveau de jeu, les séries étaient possibles. Franchement, je suis très heureux.»
Joueur de l’année
Ses exploits sur le terrain ont d’ailleurs été récompensés, alors que le gardien a été nommé joueur de l’année des Whitecaps. Il se classe parmi les meneurs de la MLS selon plusieurs statistiques, comme le pourcentage d’arrêts.
«Cette saison, vraiment, j’ai montré que je suis capable de soutenir l’équipe, de vraiment répondre présent quand ça compte», a souligné Maxime Crépeau.
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Dans les trois années qui ont suivi son échange, Maxime Crépeau s’est établi comme une force devant les buts des Whitecaps. (Photo : Gracieuseté – Bob Frid / Whitecaps FC)
L’athlète a également été sans équivoque sur l’impact de revenir jouer à la maison. Depuis le début de la pandémie, l’équipe est passée de Vancouver, à Orlando, pour revenir à Vancouver, puis aller à Portland, à Salt Lake City, pour enfin revenir pour de bon en Colombie-Britannique.
«Ç’a fait vraiment du bien de revenir dans nos choses, dans notre ville, a-t-il affirmé. L’avantage de jouer dans son stade, ce n’est pas un mythe, les équipes doivent voyager, venir loin dans l’Ouest, sur notre synthétique.»
Questionné sur les différences entre les marchés de Montréal et de Vancouver, il a révélé que les deux se ressemblent, mais que celui de Montréal est un peu plus fervent.
«À Montréal, il faut gagner, point final. C’est ce qui fait la beauté de la ville, c’est une passion qui se transmet aux joueurs.»
Il croit que c’est également le cas de Vancouver, mais que le marché est un peu plus à l’image de la côte ouest.
«C’est un peu plus relax», analyse-t-il en riant.
La Coupe du monde au bout des doigts
Maxime Crépeau n’était pas né la dernière fois que le Canada s’est qualifié pour la Coupe du Monde de soccer, mais si la tendance persiste, il pourrait vivre la prochaine de l’intérieur.
Le Canada est actuellement meneur du classement de qualification de la Concacaf pour la Coupe du monde après huit matchs. Les trois premiers des huit équipes se qualifient automatiquement.
«On est 100% en confiance, on a prouvé récemment qu’on est capable de jouer avec le Mexique, les États-Unis et le Panama, qu’on est capable d’aller chercher des résultats sur la route, a-t-il soutenu. On a un beau mixte de jeunes et de vétérans. L’équipe a les qualités nécessaires.»
Celui qui a gardé les buts pour trois des huit matchs de l’équipe se méfie toutefois de quelconques célébrations hâtives.
«L’objectif était d’être premier à Noël, c’est réussi, a ajouté le cerbère. Cependant, le classement est trompeur parce qu’il n’y a que deux points qui séparent la première de la quatrième place. On a encore de gros matchs à jouer au Honduras, au Salvador, au Panama. On va confirmer l’élan des derniers mois.»
L’ami des statistiques avancées
Les statistiques avancées sont de plus en plus utilisées pour évaluer les prestations des sportifs et les joueurs de soccer n’en font pas exception.
Elles sont d’ailleurs flatteuses sur le rendement de Maxime Crépeau, lui qui se classe au premier rang de la MLS pour le ratio entre le nombre de buts attendus et le nombre de buts réels.
Selon ces données, lorsque Crépeau est dans les buts, les Whitecaps auraient dû accorder 44,85 buts en 2021, mais le gardien n’en a cédé que 31. Il obtient ainsi un ratio positif de 13,85 buts.
La saison en neuf dates
18 avril – Victoire des Whitecaps lors de leur match d’ouverture. Maxime Crépeau obtient déjà un premier blanchissage.
29 juillet – Héctor Herrera déjoue Maxime Crépeau à la 99e minute pour éliminer le Canada de la Gold Cup.
4 août – Victoire du Austin FC, qui donne le dernier rang de la conférence Ouest aux Whitecaps.
21 août – Les Whitecaps sont de retour à temps plein dans leur stade. Ils l’emportent 2 à 1 et Crépeau effectue 6 arrêts.
2 octobre – Vancouver conclut une séquence de 15 matchs au cours de laquelle ils n’ont perdu qu’une seule fois en saison régulière.
7 octobre – Le Canada soutire un gros point au mythique stade Azteca de Mexico. Crépeau effectue 3 arrêts dans la rencontre contre un but accordé.
27 octobre – Victoire des Whitecaps contre Minnesota United. Ils ont maintenant gagné 7 de leurs 8 matchs à domicile depuis leur retour. Crépeau arrête 5 tirs au but.
16 novembre – Le Canada bat le Mexique 2 à 1 et prend le premier rang du classement de qualification pour la Coupe du monde.
20 novembre – Les Whitecaps perdent 3-1 contre le Sporting Kansas City et sont éliminés des séries.
