Mazda CX-3 2019: de moi, à moi

le vendredi 4 janvier 2019


Article par William Clavey

Le but premier d’un VUS est d’offrir plus d’espace de chargement qu’une berline, un rouage intégral, une garde au sol plus élevée et, dans certains cas, une bonne capacité de remorquage.

Le Mazda CX-3 2019 n’offre rien de tout ça.

À part une transmission intégrale et une suspension légèrement surélevée, il n’est aucunement pratique ni apte à remorquer quoi que ce soit. Alors, pourquoi existe-t-il? Pour satisfaire une seule et unique personne: son propriétaire.

Sans aucun doute, c’est une MazdaLe segment des VUS sous-compacts est fascinant, car il représente non seulement une des catégories de voitures les plus populaires auprès de consommateurs canadiens, mais sur papier, n’illustre rien de nécessairement logique.

Il existe cependant certains petits VUS compétents. On pense entre autres au Honda HR-V qui est énormément logeable en raison de ses sièges arrière «Magic Seats», au Subaru Crosstrek pour son rouage intégral de série ou même encore au Hyundai Kona pour sa déclinaison entièrement électrique. Mais au final, ces véhicules ne sont que des sous-compactes à hayon munies d’un rouage intégral.

Donc, tant qu’à fabriquer une petite automobile passe-partout, Mazda s’est dit qu’il était mieux de s’en tenir au plaisir de conduite, plutôt qu’à l’aspect pratique. Et c’est précisément ce que le CX-3 tente de faire, conserver l’âme dynamique et enjouée du constructeur tout en offrant aux consommateurs «ce qu’ils veulent».

En toute honnêteté, avec le CX-3, on a l’impression que Mazda se moque du segment en entier, car sa propre voiture compacte, la Mazda3, est plus spacieuse!

Le petit rebelleTout cela étant dit, il est difficile de critiquer ce mini «camion». D’emblée, il est de toute beauté, fidèle aux récents produits Mazda. Il est mignon – grâce à sa taille compacte – et surtout, sportif en raison d’un design épuré, moderne et hyper bien stylisé. Pour 2019, on lui apporte quelques retouches esthétiques comme une nouvelle grille, de nouveaux phares et feux arrière à DEL – un peu de chrome ici et là sur sa carrosserie -, ainsi que de nouvelles jantes de 18 pouces pour les déclinaisons mieux équipées. C’est un très joli véhicule!

On en a aussi profité pour peaufiner l’habitacle via une nouvelle console centrale incorporant davantage d’espace de rangement, tout en ajoutant quelques technologies modernes de série, comme un détecteur d’angles morts, un frein à main électronique ainsi qu’un système de prévention de collision arrière.

Toutes les déclinaisons du CX-3 sont propulsées par un seul moteur, soit un quatre cylindres atmosphérique de 2,0 litres d’une puissance de 146 chevaux et d’un couple de 146 lb-pi. Le rouage à traction vient de série avec soit une boîte manuelle, soit une automatique à six rapports. Le rouage intégral, disponible en option, ne peut qu’être associé qu’à la boîte automatique. Notre modèle d’essai était le CX-3 GT, le plus équipé de la gamme, se vendant à un prix de détail de 33 055$ (avant les frais de transport et de préparation).

Conduire, conduire et encore conduireTant que l’on s’assoit dans le siège conducteur, le CX-3 a tout pour plaire. Sa planche de bord sportive est attrayante et fonctionnelle. Les commandes sont faciles à saisir, même le système multimédia qui s’active par une molette centrale. Malgré la petite taille du véhicule, une personne au gabarit imposant ne s’y sentira jamais coincée ni inconfortable, du moins à l’avant.

Sans surprise, ce n’est pas un VUS rapide. En fait, le CX-3 fait partie des utilitaires les moins puissants de sa catégorie, mais le petit moteur 2,0 litres aime révolutionner, surtout lorsque l’on règle le véhicule en mode Sport, permettant à la boîte automatique – qui opère d’une précision presque comparable à certains produits de la marque Porsche – de tenir les régimes le plus haut possible afin de maximiser la plage de puissance disponible. Et n’oublions pas une consommation moyenne qui s’est tenue sous la barre des 8 L/100 km lors de notre essai, en hiver.

Le CX-3 est étonnement agile, une machine qui encourage la conduite sportive.Bref, vous risquez de vous retrouver à fond de train dès le premier virage venu! Chose certaine, vous ne risquez jamais de prendre le clos, ou de vous faire coller une contravention avec un CX-3, car même lorsque son moteur tourne à plein régime, il ne va jamais réellement très vite!

Bien que l’on apprécie le caractère enjoué du CX-3 – une qualité qui fait du bien dans un segment somme toute banal -, la sonorité du petit moteur devient vite irritante, particulièrement lorsque l’on démarre le véhicule à froid, où il devient soudainement très bruyant.

Et quand on a terminé de s’énerver dans les croches, le sourire fendu jusqu’aux oreilles, et que vient le temps de remplir le coffre de sacs d’épicerie ou d’embarquer des amis à l’arrière, on se rend rapidement compte à quel point il est ridiculement petit, cet utilitaire. Avec un coffre ne pouvant loger que 452 litres de marchandise, même une Honda Fit est plus spacieuse (470 litres)! Et si les passagers avant mesurent plus de six pieds, il sera presque impossible de faire entrer un autre être humain adulte à l’arrière!

En somme, le Mazda CX-3 est un véhicule dynamique, attrayant, très amusant à conduire et en général, relativement fiable. Mais si vous cherchez un mode de transport utile, il faudra aller voir ailleurs. Pour une personne seule, en couple ou sans enfants, il est le véhicule idéal. Autrement dit, il représente le cadeau «de moi, à moi» parfait.