Menaces et confinement : la Magdeleine veut apprendre de 2022

le mercredi 22 février 2023

Éprouvée en 2022 par des menaces sur les réseaux sociaux, des élèves arrêtés et des confinements à répétition, l’école secondaire de la Magdeleine à La Prairie souhaite tirer un enseignement de ces événements. Depuis la mi-octobre, la direction et le personnel travaillent sur la création d’un plan d’action pour mieux se préparer.

Nouvellement embauchée en début d’année scolaire, la directrice Sophie Dufault dit avoir senti le besoin de prendre le pouls du personnel l’automne dernier. Environ 80 d’entre eux avaient refusé, le 5 octobre, de retourner à l’intérieur de l’école, alors que les menaces se multipliaient. Ils réclamaient alors la mise sur pied d’un plan.

«Il y avait quelque chose à retenir de cela. C’est pourquoi nous nous sommes assis avec l’ensemble du personnel. On sentait qu’ils avaient besoin d’être entendus et qu’il fallait réfléchir avec eux sur les constats à ressortir», explique Mme Dufault.

Cette démarche a débuté par une demi-journée d’ateliers de réflexion abordant les communications, les évacuations, la prévention et le service d’aide, entre autres. Environ 180 membres de l’école y ont pris part, fait-elle savoir. Depuis, des suivis sont réalisés régulièrement. Le plus récent s’est tenu vendredi dernier, tandis que le prochain est prévu en mars.

«L’important est qu’ils repartent avec des réponses. Je les sens rassurés et satisfaits», soutient la directrice. L’Association des professeurs de Lignery a confirmé au Journal que ses membres sont satisfaits par le plan. 

Le thème de la communication a été soulevé à plusieurs reprises, d’après Mme Dufault. Les enseignants, notamment, ont partagé leur souhait d’être informés plus rapidement et plus fréquemment. Il a ainsi été entendu que les détails officiels leur seraient transmis à l’avenir via un canal unique sur la plateforme virtuelle Teams, sur une base régulière.

«Il se dit tellement de choses sur les réseaux sociaux, c’est un puits sans fond. On ne peut pas tout gérer ce qui se dit là-dessus, fait remarquer pour sa part Kathlyn Morel, directrice générale du Centre de services scolaire des Grandes-Seigneuries (CSSGDS). Malgré toute notre bonne volonté et le personnel qui tente de répondre sur les réseaux sociaux, celui-ci est quand même affecté.»

Les enseignants se questionnent aussi sur la durée des confinements. À cela, Mme Morel souligne que la sécurité de l’établissement relève de la police et qu’elle doit respecter les ordres de cette dernière. L’école travaille d’ailleurs avec la Régie intermunicipale de police Roussillon pour peaufiner son plan d’action.

Elle souhaite ainsi «lancer un message de tolérance zéro envers les menaces et montrer qu’elle va tout faire pour collaborer avec les autorités».

Citoyenneté numérique

Les deux directrices regrettent la visibilité négative qu’entraînent les menaces sur l’établissement, ses élèves et son personnel. Selon Mme Morel, la citoyenneté numérique devrait être enseignée.

«Il faut conscientiser et éduquer nos jeunes sur la façon de se comporter sur Internet pour qu’ils comprennent l’ampleur des mots et des écrits. Personne ne sort gagnant d’une situation comme celle-là et personne, pas mêmes les élèves, n’étaient heureux de vivre cela», estime-t-elle.

Pour sa part, Mme Dufault souhaite que le public sache que l’école de la Magdeleine, «c’est tellement autre chose, de belles choses».

Quant au plan d’action, il sera appliqué ensuite dans les autres écoles secondaires du CSSDGS, fait savoir Mme Morel. L’école Louis-Philippe-Paré à Châteauguay avait aussi été menacée en 2022.

«On apprend et on veut être meilleurs dans nos façons de faire.» -Kathleen Morel, directrice générale du CSSDGS