Ménés vivants interdits au lac Champlain : la mairesse de Clarenceville dénonce la décision de Québec

le jeudi 16 mars 2017

Les maires des municipalités riveraines du lac Champlain jugent que la nouvelle règlementation interdisant l’utilisation des poissons-appâts vivants en hiver est drastique. La pêche sur glace de même que le tourisme hivernal dans leur région sont en péril, estiment-ils.

Jacques Landry, maire de Venise-en-Québec, et Renée Rouleau, mairesse de Saint-Georges-de-Clarenceville, s’unissent pour presser le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs de reconsidérer sa décision. Leur démarche a reçu l’appui des autres maires de la MRC du Haut-Richelieu.

«On veut s’asseoir pour trouver des solutions et améliorer la réglementation, explique Mme Rouleau. Nous n’avons jamais été invités à une table de discussion, alors qu’il y a plusieurs idées intéressantes pour limiter les espèces envahissantes, notamment aux États-Unis.»

Craintes

Selon eux, cette décision gouvernementale met en péril la pêche blanche au lac Champlain. Rappelons que Québec craint l’introduction d’espèces envahissantes dans ses cours d’eau, notamment les jeunes carpes asiatiques qui peuvent être confondues avec les poissons habituellement choisis comme leurre.

«Les pourvoyeurs sont unanimes sur la mort de leur industrie sans les menés vivants», souligne la Renée Rouleau.

Cette dernière indique qu’il n’y a pas beaucoup de commerces qui bénéficient des retombées de la pêche sur glace, outre les deux pourvoyeurs de son secteur. C’est tout le contraire à quelques kilomètres de là.

«À Venise-en-Québec, c’est près de 30 000 visiteurs par hiver, lance Jacques Landry. Ces gens mangent dans les restaurants, dorment à l’auberge et vont à l’épicerie. C’est très important au niveau touristique.»

Solutions

Les élus sont conscients qu’il faut protéger leur plan d’eau de la carpe asiatique. C’est tout aussi important pour la vitalité de leur industrie touristique estivale.

Toutefois, ils aimeraient sensibiliser le gouvernement à ce qui se fait de l’autre côté de la frontière.

«Les menés doivent être achetés en paquet. Il y a une étiquette qui certifie leur provenance et les zones où ils peuvent être utilisés», affirme la mairesse de Clarenceville.

Cette dernière croit que les poissons-appâts pourraient être pêchés au lac Champlain ou sur la rivière Richelieu.

«On pourrait également cultiver des menés (pisciculture). Cela donnerait du travail à quelqu’un de la région», ajoute-t-elle.

Les conseils municipaux des deux villes, de même que la MRC du Haut-Richelieu, ont adopté des résolutions concernant les poissons-appâts. On appuie les démarches afin que soient trouvées des solutions pour conserver la pêche blanche aux menés vivants.

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