Métier : assembleur professionnel

le mercredi 25 mai 2016

Que celui qui n’a jamais prononcé des mots d’église ou eu une petite sueur en assemblant un meuble lève la main. Contrairement aux entrepreneurs du dimanche, Alain Dostie peut monter un BBQ ou une étagère les doigts dans le nez. Pour lui, les matériaux n’ont plus de secrets. Entrevue avec un designer de meubles commerciaux qui s’est recyclé en assembleur professionnel!

Détenteur d’un DEC en design industriel, le résident de Delson a d’abord été créateur de prototypes de présentoirs commerciaux, puis étalagiste chez Archambault.

Avant que la bannière ne soit achetée par Québecor, M. Dostie s’occupait entre autres de la conception des décors se retrouvant en vitrine. Lorsqu’il a perdu son emploi en 2007, l’homme de 54 ans a amorcé une réflexion sur son avenir.

«Peu de temps après, ma blonde et moi avons déménagé, raconte-t-il. En me voyant assembler des meubles IKEA, elle m’a dit, ça l’air si facile pour toi, je suis sûre qu’il y a quelque chose à faire avec ça.»

«Comme le dessin et d’autres branches dans mon domaine étaient en train de mourir, je me suis dit qu’il y avait peut-être du potentiel pour le démarrage d’une entreprise», ajoute-t-il.  

Du corporatif et du particulier

C’est en allant porter des cartes d’affaires au Loblaws qu’il a décroché son premier gros contrat corporatif.

«Le directeur général des succursales était là et il m’a demandé si je pouvais monter des démos de BBQ pour tous ses Maxis et Loblaws», dit-il.

Il assemble désormais aussi les pavillons d’été pour la chaîne.

L’histoire s’est répétée chez Fourniture de bureau Denis à Laval.

«Leur assembleur prenait sa retraite et ils ont décidé de m’essayer. Si une entreprise achète un lot de bureaux, je vais sur place faire l’assemblage. Ils me donnent quatre à cinq clients par semaine.»

Outre ces deux contrats, M. Dostie se déplace aussi chez les gens. Sa clientèle se compose d’hommes et de femmes seuls qui sont moins manuels et de couples.

«Je n’ai pratiquement pas de personnes âgées parce que ce sont souvent des gens qui ont travaillé de leurs mains toute leur vie et qui ont du temps, fait-il savoir. Ce que je vois surtout, c’est des gens qui ont des grosses jobs et qui manquent de temps. Ils ont acheté un meuble, la boîte traîne là depuis des semaines et, la fin de semaine, ils ont envie de faire autre chose. Quand, ils se tannent de voir la boîte, ils m’appellent!»

Créativité

Celui qui était habitué d’imaginer et de créer des produits dit ne pas s’ennuyer dans ses nouvelles fonctions.

«Ma créativité, je la mets à profit dans des cas où il y a des problèmes de conception ou des défauts de fabrication des pièces, affirme-t-il. Ma compréhension du design et ma connaissance des matériaux me permettent généralement de régler le problème.»

En près de dix ans, M. Dostie a jeté l’éponge à une ou deux reprises face à un meuble récalcitrant.

«Les pires articles, tous produits confondus, sont ceux faits en Chine, clame-t-il. La qualité de conception et la quincaillerie laissent souvent à désirer. Ce n’est pas cher, mais ça ne vaut pas cher!»

Les dix indispensables (+1) à avoir dans son coffre à outils

1-Tournevis multi embouts

2-Perceuse

3-Clé anglaise

4-Marteau

5-Ruban à mesurer

6-Niveau à bulle

7-Couteau à lame rétractable

8-Paire de pinces

9-Crayon à mine

10-Vis et clous

Et de la patience!