Les observations sur la peine concernant Nicolas Côté, qui a plaidé coupable du meurtre au 2e degré de Luc Lafontaine survenu en octobre 2022, se sont conclues ce vendredi 11 octobre, au palais de justice de Longueuil. À tour de rôle, la Couronne et la défense ont interrogé l’accusé.
En reconnaissant sa culpabilité au chef de meurtre au 2e degré le en mars 2024, celui qui résidait à Saint-Hubert a reçu automatiquement une sentence à perpétuité. La Cour supérieure doit maintenant déterminer à quel moment il pourra faire une demande de libération conditionnelle. Ses avocats visent la première option, la Couronne réclament 20 ans.
Les deux parties ont questionné l’accusé pendant deux jours. Concernant la liste des 56 manières de torturer physiquement ou psychologiquement, retrouvée après son arrestation en octobre 2022, Nicolas Côté a soutenu qu’il avait écrit cette lettre à l’âge de 12 ans lors d’un voyage en autobus avec son frère et qu’il ne l’a pas relue depuis. S’il l’a gardée après toutes ces années, a-t-il dit, c’est parce «qu’il s’agissait d’une des seules activités» réalisées avec son frère. Cette dernière a été trouvée par les enquêteurs dans un sac à dos placé dans la garde-robe de l’accusé.
La Couronne, représentée par Me Suzanne Hébert et Me Julie Sidara-Charron, a questionné Nicolas Côté pour savoir s’il aurait manipulé la liste à plusieurs reprises. Elle a mise en lumière les plis de la feuille et l’état de cette dernière qui paraissait «usée».
Me Hébert a également testé la crédibilité de l’accusé en notant plusieurs contradictions entre son témoignage lors de son arrestation et ses échanges avec le psychiatre Dr Hudon. Nicolas Côté aurait dit à l’expert qu’il valorisait l’équité et la justice, ce qui ne correspond pas aux gestes de l’accusé qui s’est débarrassé du corps de Luc Lafontaine pour ne pas être attrapé par les policiers, a-t-elle défendu. La procureure l’a également questionné pour savoir pourquoi il n’avait pas eu de considération envers son ancienne amie de cœur Zoé Boutin, qui l’a aidée avec la dépouille de la victime.
Banalisation de la violence
De son côté, la défense, représentée par Me Rémi Cournoyer-Quintal et Me Mélanie Grégoire, a questionné Nicolas Côté sur son passé. Ce dernier parle d’une «banalisation de la thématique de la violence» qui régnait au sein de la famille, principalement amenée par son beau-père. Il devait également s’abstenir de partager ses émotions pour «ne pas paraître faible».
L’homme de 21 ans a dit avoir un intérêt pour les armes depuis qu’il a 7 ou 8 ans, particulièrement ceux utilisés pour la chasse. C’est ainsi qu’il a justifié la présence de couteaux accrochés dans sa chambre.
L’accusé a raconté avoir développé un intérêt pour la taxidermie et les peaux d’animaux, et que s’il a montré à ses amis des vidéos dans lesquelles il tuait des poussins, c’était pour leur présenter son travail à la ferme. S’il semblait éprouver un certain plaisir à les diffuser, selon un de ses amis, c’est parce qu’il a «une fâcheuse habitude de sourire au mauvais moment», a-t-il soutenu en Cour.
Lors de son interrogatoire, Nicolas Côté s’est retourné vers les membres de la famille de Luc Lafontaine pour présenter ses excuses et a dit regretter les gestes qu’il a posé.
Les observations sur la peine se sont déroulées pendant toute la semaine. Les plaidoiries auront lieu le 17 octobre au palais de justice de Longueuil.
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