Mon histoire en héritage : la jeunesse et la sagesse réunies dans un projet scolaire à Saint-Constant

le samedi 22 juin 2024 - Modifié à 16 h 46 min le mercredi 26 juin 2024

Huit élèves d’une classe d’adaptation scolaire de l’école secondaire Jacques-Leber à Saint-Constant ont créé des liens avec des membres du club de l’âge d’or de Saint-Constant cette année grâce à un projet du Carrefour jeunesse-emploi Roussillon (CJE). Intitulé Mon histoire en héritage, l’expérience visait un échange intergénérationnel tout en évaluant certaines compétences académiques.

Le projet s’est déroulé en trois étapes. Les élèves ont d’abord été appelés à faire du bénévolat auprès de membres du Club de l’âge d’or de Saint-Constant. Par la suite, ils ont réalisé des entrevues avec les personnes ainées à propos de leur vécu, le tout filmé par la TVRS. Finalement, le groupe a organisé un lancement officiel le 17 juin dans les locaux du Club de l’âge d’or pour présenter les entrevues devant parents et amis.

Un tapis rouge a été installé à l’occasion du lancement du projet. Sur la photo, François-Louis Rochefort  et Edmond Grenier. (Photo : Le Reflet- Denis Germain)

Une motivation pour l’école

L’enseignante Sue Anne Lacombe a rapidement embarqué dans le projet du CJE. «On a réussi à aller chercher le bon [chez les élèves] avec un projet fabuleux qui a fait en sorte que les jeunes étaient motivés à aller à l’école», se réjouit-elle.

C’est souvent un enjeu pour les élèves de sa classe qui vivent avec des troubles de comportement. L’enseignante ne baisse pas les bras pour autant. «Dans chaque élève qui a un TDAH (trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité), il y a un super pouvoir et on essaie d’utiliser ce super pouvoir et le mettre à profit. Dans notre projet, j’ai exploité le naturel de chacun», explique-t-elle. En fonction des forces de chacun, elle a pu leur donner différents rôles que ce soit en informatique, en photographie, à l’animation, par exemple.

Mme Lacombe collabore depuis des années avec le Club de l’âge d’or. Comme ses élèves ont souvent de la difficulté à faire des exposés oraux, elle organise des activités avec les ainés au cours desquelles les élèves «ont des missions» et doivent interagir avec les membres du club. Pendant ce temps, l’enseignante se promène et évalue les élèves.

Un riche échange

La présidente du Club, Louise Maher, est elle-même enseignante et aime beaucoup cette connexion intergénérationnelle. «Ce qui est beau, c’est de voir le sourire des ainés et des jeunes. Il n’y a pas d’âgisme, pas de préjugés : ah les jeunes sont comme ci! Les vieux sont comme ça! C’est pour ça que c’est important pour moi de favoriser ça», exprime-t-elle.

Dans le cas précis du projet Mon histoire en héritage, les participants des deux générations en retirent une expérience positive. Jeanne Charrette-Rusnack a aimé parler du passé avec des plus jeunes. «C’est tellement agréable. J’adore voir les yeux des jeunes quand ils sont intéressés et ils font : en ouin !», confie-t-elle.

François-Louis Rochefort, un des élèves de Jacques-Leber, a bien aimé en apprendre davantage sur la vie des membres du Club de l’âge d’or. « Je réalise qu’ils sont débrouillards. Par exemple, s’ils avaient un vêtement brisé, ils ne vont pas le jeter, ils vont le garder pour faire autre chose ou le réparer», souligne-t-il.

Céline Bilodeau et Ludovick Thibodeau. (Photo : Le Reflet – Denis Germain)

La chargée de projets du Carrefour jeunesse-emploi Émilie Beaulieu-Gamache a été inspirée par une initiative semblable réalisée dans un CJE de Portneuf pour le projet avec l’école Jacques-Leber. 

«J’ai extrêmement à cœur les projets intergénérationnels. C’est enrichissant autant pour les ainés que pour les jeunes», constate-t-elle.

Georgios Galanopoulos et Jeanne Charrette Rusnack ont été jumelés dans le cadre du projet Mon histoire en héritage. (Photo : Le Reflet – Denis Germain)