Mordus de politique dans la vingtaine : les élus de demain

le mardi 30 janvier 2024

Carolanne Boileau, William James Dufour Doherty et Marie-Pier Désilets étudient dans des milieux différents, mais partagent tous la même passion pour la politique. Ces trois résidents de la région âgés de la vingtaine ne ferment pas la porte même à se lancer dans la joute politique plus tard.

En compagnie de 150 autres étudiants de 18 à 25 ans provenant des quatre coins du Québec, ils ont siégé dans le Salon bleu de l’Assemblée nationale, du 2 au 6 janvier, à l’occasion du 37e Parlement étudiant du Québec (PEQ).

Carolanne Boileau, qui a complété sa 3e édition avec le PEQ, a été la vice-cheffe des Rouges cette année. Son rôle a dépassé les limites de la simulation, puisqu’elle a contribué à l’organisation de l’événement dès sa nomination en janvier 2023.

«Je me suis occupé de la simulation, de donner des postes d’officiers aux députés et j’avais un rôle important pendant les gestions de crises, explique celle qui étudie à la maîtrise en étude politique appliquée. Nous étions confrontés à deux crises au courant de la semaine, dont une qui touchait le ministère que je gérais.»

La Constantine de 24 ans qui représentait fictivement la circonscription de Sanguinet estime que le plus grand défi d’un politicien est d’être un élu auquel la population peut s’identifier.

«C’est d’arrêter de projeter la politique étant loin de nous ou étant un mode [réservé] à l’élitisme, croit celle qui travaille avec le député fédéral de La Prairie Alain Therrien, parallèlement à ses études. C’est cliché, mais c’est de se rapprocher des gens et de montrer que tout le monde peut faire de la politique. C’était le but à la base d’avoir une assemblée représentative pour que tout le monde puisse se reconnaître dans nos décideurs.»

C’est le cas de William James Dufour Doherty, également du caucus des Rouges, qui étudie en médecine à l’Université de Montréal. Le Candiacois souhaite travailler dans le domaine de la santé, mais n’écarte pas l’idée de se lancer en politique plus tard. À l’Assemblée nationale, il dit avoir pris le temps de réaliser qu’il était dans le mythique Salon bleu.

«Autant [j’ai apprécié] être dans l’espace, autant j’ai aimé devoir respecter les procédures, souligne l’étudiant de 20 ans. Ce sont tous ces petits détails qui rendent ça sérieux.»

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William James Dufour se lève à l’Assemblée nationale pour prendre la parole. (Photo: Gracieuseté – Layla Bechou)

Celui qui représentait fictivement la circonscription de l’Assomption raconte ne pas avoir beaucoup dormi pendant son séjour à Québec; il était attitré entre autres à la rédaction de projets de loi.

«L’important, c’est de bien connaître ses dossiers, sa circonscription et ses projets de loi», croit-il.

Grande organisation

La tenue de cet événement demande la collaboration de tous, note Marie-Pier Désilets. Celle qui fait partie du Conseil d’administration du Parlement étudiant et qui en est à sa 7e édition évalue que le nombre d’étudiants reçus cette année a été similaire aux années précédentes.

«Par contre, nous avons eu un nombre record d’étudiants journalistes, se réjouit-elle. Ça démontre qu’il y a encore des jeunes qui souhaitent couvrir la politique.»

La Laprairienne ne croit pas que le cynisme envers la politique est un frein pour attirer les jeunes. Au contraire, elle sent qu’un désir de changer les choses habite les prochaines générations.

«Il y a quand même une petite vague qui s’en vient», estime-t-elle.

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Marie-Pier Désilets (droite) fait partie du conseil d’administration. (Photo: Gracieuseté – Layla Béchou)

Parlement étudiant du Québec

Pendant cinq jours, les caucus des Bleus et des Rouges ont travaillé pour présenter six projets de loi, deux budgets et deux projets de livre, qui ont porté sur l’habitation, les transports, le travail et les ressources naturelles. Les deux caucus ont formé tour à tour le gouvernement et l’opposition officielle.