Mourir entouré des siens

le mardi 17 novembre 2015

Les aînés ne meurent pas dans la solitude. Ils sont bien entourés dans les dernières années de leur vie comme dans les derniers instants, selon Richard Dupuis, assistant infirmier au centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) Champlain–Jean-Louis-Lapierre à Saint-Constant.

«Les enfants, petits-enfants et autres membres de la famille viennent régulièrement visiter leurs parents et pas seulement lorsqu’ils sont mourants. Ils veulent être tenus au courant du moindre petit changement sur l’état de santé de leurs proches», déclare celui qui s’occupe des aînés depuis une trentaine d’années.  

La région où se trouve cet établissement joue un rôle sur les liens familiaux constate Johanne Poissant, chef d’unité intérimaire.

«Les familles d’ici s’impliquent beaucoup plus qu’à Montréal où j’ai travaillé. J’ai vu des gens âgés mourir seuls en raison de la pauvreté, pris en charge par la Curatelle publique, éloignés de leur famille. Ici, ce n’est pas le cas» explique-t-elle.

Changement

Contrairement à ce qui peut survenir dans d’autres établissements, il n’y a jamais eu de corps non réclamé au entre Champlain–Jean-Louis-Lapierre.

Richard Dupuis indique qu’il se soit d’être, tout comme l’ensemble du personnel soignant et autre, attentif au moindre changement sur l’état de santé des pensionnaires.  

«On ne peut pas prédire la mort, mais certains signes nous indiquent que le décès se rapproche. Par exemple, lorsqu’il y a décoloration de la peau, qu’elle devient marbrée, la respiration, etc. On sait que lorsqu’une personne ne s’alimente plus comme à l’habitude, qu’elle ne s’hydrate pas, que cela ne dura pas plus d’une semaine», raconte-t-il.

Il indique que les membres de la famille qui se relaient au chevet du mourant éprouvent toujours la crainte de devoir s’absenter, même momentanément.

«Souvent, ils ont peur de partir pour aller manger au cas où la personne décéderait. On essaie de les rassurer. On ne laisse jamais une personne seule en fin de vie. On va la voir régulièrement, on la soulage avec de la médicamentation. Nous avons une chambre de fin de vie où il peut y avoir de la musique», mentionne M. Dupuis.

Une seule fois, la mort s’est manifestée sournoisement, indique-t-il.

«Ce n’était pas à ce centre, mais dans un autre. Une personne âgée s’était assoupie sur sa chaise berçante. Je ne voulais pas la réveiller. Quand je suis passé la revoir, elle était décédée durant son sommeil», se rappelle-t-il.

La clientèle du (CHSLD) Champlain–Jean-Louis-Lapierre

94 ans : personne la plus âgée qui y réside actuellement.

109 ans : âge de décès de la personne la plus âgée.

76 : nombre de résidents

80 ans : âge moyen des pensionnaires. Le centre accueille aussi une clientèle plus jeune (ex.: maladie chronique).