Les municipalités veulent plus d’autonomie

le vendredi 8 juin 2018

Le président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) Alexandre Cusson était de passage à Longueuil le 6 juin afin de réitérer le souhait des municipalités: la quête d’une plus grande autonomie.
Se déroulant sous le thème 2018: De la parole aux actes, cette tournée s’est effectuée en présence de la mairesse de Longueuil Sylvie Parent et du maire de La Prairie Donat Serres.
Les municipalités souhaitent entre autres que la Loi 122, qui reconnaît leur rôle de gouvernement de proximité, trouve écho au sein de l’appareil gouvernemental et se rende aux oreilles des candidats qui se présenteront aux prochaines élections provinciales.
«L’UMQ a identifié quatre grands enjeux auxquels il faut s’attaquer: l’autonomie, la mobilité, la fiscalité et l’occupation du territoire», a déclaré son président Alexandre Cusson. On encourage les élus locaux à identifier leurs enjeux et à rencontrer les candidats des circonscriptions. L’UMQ se prononce sur les enjeux nationaux, mais elle est aussi là pour encourager les élus locaux à apporter leurs enjeux à la table.
M. Cusson a d’abord élaboré sur la fiscalité municipale en s’attardant aux revenus fonciers, qui représentent quelque 70% des revenus des municipalités québécoises, alors qu’ils sont de 40% en Ontario.
«La nouvelle économie numérique a de moins en moins besoin du cadre bâti et dispose d’actifs intangibles qui échappent à la fiscalité municipale. On doit trouver des solutions pour dénouer cette impasse fiscale», a-t-il signifié, en misant sur le 1er octobre 2019 comme date butoir.
Les exemptions de taxes municipales dont bénéficie Québec pour ses immeubles sont également remises en question par les municipalités.
Au sujet de l’autonomie municipale, le président de l’UMQ défend le droit des municipalités à signer des ententes directement avec les instances fédérales, dans le respect des compétences provinciales. «On s’adresse à nous comme un directeur d’école s’adresse à ses élèves», déplore-t-il.
La plate-forme municipale s’attarde aussi à la mobilité durable. Les villes sont disposées à faire davantage à cet égard, en assumant déjà 25% des coûts d’exploitation des services de transport, mais souhaitent le développement de nouveaux projets.
Pour ce qui est du dossier de l’occupation du territoire, l’UMQ réclame plus d’investissements dans le déploiement des infrastructures numériques, comme l’Internet haute vitesse en région. Les municipalités déplorent aussi la baisse du nombre d’emplois gouvernementaux en région, ainsi qu’une meilleure répartition de la main-d’œuvre immigrante.
«On constate que 86% des immigrants s’installent à Montréal, alors que 55% des emplois disponibles se trouvent dans les régions», a rappelé Alexandre Cusson.
Enjeux propres à La Prairie
Saluant le passage d’Alexandre Cusson dans la région et adhérant au message que l’UMQ lance aux candidats pour les prochaines élections, le maire de La Prairie et président du caucus régional de l’UMQ est conscient que plusieurs enjeux touchent de près sa communauté.
«C’est certain que l’Internet haute vitesse, pour moi, c’est important, a précisé Donat Serres. Aussi, dans notre parc industriel, ç’a été difficile. Aujourd’hui, quand on dit qu’on fait partie du G20, il doit y avoir une façon d’être créatif pour subventionner le développement en milieu rural.»
Il a entre autres fait référence aux jeunes familles qui s’installent à La Prairie, ainsi qu’aux agriculteurs.
«Ils ont de la difficulté à avoir Internet haute vitesse. Ce n’est pas logique. C’est important dans la société, au plan de l’économie locale, et du Québec» a-t-il ajouté.
Donat Serres a aussi mentionné certains dossiers dans lesquels il est particulièrement impliqué et qui touchent la Montérégie, comme le transport.
Au chapitre de l’occupation du territoire, «il y a aussi plusieurs acquisitions de terrains pour les écoles et les commissions scolaire dont on doit analyser la manière de s’y prendre», a poursuivi le maire.
«Mes collègues et moi profiterons de la rencontre de l’UMQ et des élus de la Montérégie du 6 juin pour nous assurer que nos priorités régionales soient entendues haut et fort dans le cadre de la campagne à venir», a conclu M. Serres.
Avec la collaboration de Mario Pitre